L'exode urbain, de la ville à la campagne

Cette étude porte sur le "processus de départ de citadins vers des communes rurales, en général à proximité (périurbanisation) mais souvent en discontinuité (rurbanisation) des zones urbaines".

Qualifié d'exode urbain en raison du nombre de personnes concernées (250 000 environ par an depuis le début des années 70), ce mouvement n'est pas un exode rural à rebours : d'abord parce que les migrations en sens inverse restent très importantes, ensuite parce que les populations concernées et leurs mobiles semblent très différents.

Pour l'auteur de cette étude, chercheur en urbanisme et en aménagement du territoire, l'une des caractéristiques essentielles de ce mouvement est le triomphe de la maison individuelle et des lotissements. En somme, l'exode urbain ne résulte pas tant d'un attrait (réel) pour la campagne (très idéalisée) que d'une nouvelle forme d'urbanisme, encouragée par les pouvoirs publics.

Pour lui, "la conjonction de cette préférence, sans cesse réaffirmée, pour la propriété d'une maison individuelle avec les nouveaux mécanismes de financement du logement a permis de la rendre réalisable dans les années 80 et plus tard".

Or ce mouvement, qui répond à de réelles attentes (surtout pour de jeunes ménages avec enfants) présente de nombreux inconvénients pour la collectivité (ségrégation spatiale, dégradation des paysages et de l'environnement, surcoût des services à mettre en place...) comme pour les habitants eux-mêmes (isolement, mauvaise évaluation des coûts de transport...). Un large chapitre décrit les conséquences sociales, économiques et agricoles de l'exode urbain.

Il faut donc "trouver des solutions qui permettent de conserver ses aouts (...) tout en réduisant ses inconvénients".

L'urbaniste propose donc de :

  • favoriser un retour à l'habitat locatif aidé (et pas seulement social) ;
  • encourager les formes de construction plus denses, comme des maisons mitoyennes avec jardins ;
  • multiplier les actions d'économie d'énergie ;
  • assurer une plus grande stabilité et un meilleur contrôle des documents locaux d'urbanisme ;
  • multiplier les initiatives pour rapprocher les citadins des ruraux.

A lire : L'exode urbain, de la ville à la campagne, Pierre Merlin, La Documentation française, novembre 2009, 170 pages

Mots-clés: mobilité, relations villes-campagnes, périurbain, population