Commission Cap Rural : les orientations pour 2019
2018 : une année atone pour le développement local mais avec des niches de dynamisme et d'innovation
Des structures publiques qui agissent très différemment dans le champ du développement local
Le paysage de l'intercommunalité se diversifie :
- Certaines intercommunalités resserrent leur domaine d'action (autour des services ou de programmes d'investissement et d'aménagement, ou encore de leurs compétences réglementaires) et s'éloignent ainsi du développement local. Pour la plupart, cela s'accompagne d'une restriction des moyens humains consacrés à l'accompagnement des projets privés (associatifs, coopératifs) ou publics (par ex. de leurs communes). Ces intercommunalités, en grandissant, se sont structurées et ont perdu leur culture du développement local
- D'autres, par choix de maintenir du développement local ou de s'appuyer sur leur territoire rural pour se développer, trouvent les moyens d'agir (souvent via des candidatures à des appels à projets ou à des montages publics-privés) et maintiennent une ingénierie de développement local, donc une capacité d'action
- Pour la plupart, des territoires recomposés qui ne sont pas encore appropriés par les équipes d'élus ou de techniciens (méconnaissance du nouveau territoire, des dynamiques rural-urbain…)
Un secteur associatif traditionnel qui continue de s'affaiblir
- Les réseaux classiques du développement local sont exsangues. Ils n'en finissent pas de se réorganiser suite au nouveau périmètre régional, à l'évolution des modes de financement et à la réorganisation des politiques territoriales. Depuis trois ans, chaque année voit son lot de disparition d'associations ou d'appauvrissement de leur champ d'action
Un secteur émergent de projets collectifs en lien avec les transitions en forme mais qui a du mal à trouver des alliances avec les acteurs territoriaux du développement local et son modèle économique
- Les tiers lieux (à vocation économique ou pas), les entreprises de territoire, les conciergeries… sont nombreuses et témoignent du dynamisme des territoires ruraux et de l'agilité des porteurs de projet. C'est là que se nichent de très nombreuses actions, souvent innovantes, en lien avec les transitions. La plupart se questionnent sur leur modèle économique. Relativement peu arrivent à travailler de concert avec les EPCI (leur interlocuteur est plutôt la commune ; des élus parfois frileux devant ces initiatives alternatives ; une culture très forte de l'entrepreneuriat éloignée de celle de l'action publique ou du développement local…)
Dans ce contexte, l'ingénierie de développement est, elle aussi, en situation contrastée :
- Des agents de développement qui gardent des marges de manœuvre et trouvent les moyens d'agir (parce que leur structure le leur permet ou parce qu'ils savent se créer des opportunités d'action)
- Des personnes en difficulté : en perte de sens et de repères, en perte de contact et coordination avec les élus