Des leviers pour innover dans les territoires de faible densité

90% des intercommunalités peuvent être considérées comme des "territoires de faible densité" au regard de l’innovation (en termes d'emplois en conception et en recherche). Pour autant, ces territoires peuvent constituer des "laboratoires" d’innovation. Dix leviers favorisant l’innovation dans ces territoires ont été identifiés dans une étude commandée par le CGET. De natures différentes, leur mise en œuvre est variable d’un territoire à l’autre. S’ils ne constituent pas "la recette" à appliquer à tous ces territoires, ils ont cependant été systématiquement cités par l’ensemble des acteurs interrogés comme des facteurs déterminants pour le succès de leur stratégie d’innovation. Ces dix leviers propices à l’innovation dans les territoires de faible densité sont à examiner pour questionner les potentiels de son territoire de travail. Pour vous donner envie : le levier n°4 stipule que "l’accès à des compétences en ingénierie - à la fois technique, financière ou de gestion de projet - est indispensable pour accompagner les porteurs dans le développement de leur projet" ! Le document présente également une typologie des territoires innovants illustrée par trois expériences.

Les dix leviers d'innovation pour les territoires de faible densité

  • Levier n°1 : un bon équilibre entre un capital social fort et la capacité à le renouveler par l’arrivée de nouvelles personnes venant de l’extérieur.
  • Levier n°2 : l’appui sur des "catalyseurs de l’innovation" ou "capacity builders" pour identifier les idées latentes, révéler un potentiel, mettre en réseau les acteurs pertinents et accompagner les "pionniers".
  • Levier n°3 : la capacité d’un territoire à définir une stratégie fédératrice de long terme permettant d’ancrer la dynamique d’innovation dans la durée.
  • Levier n°4 : la capacité à développer en interne et/ou à mobiliser en externe les compétences en ingénierie nécessaires au développement des projets.
  • Levier n°5 : les partenariats stratégiques avec des acteurs extérieurs au territoire et la coopération avec d’autres territoires.
  • Levier n°6 : l’ambition d’être un territoire référent, incitant à se connecter tout de suite avec les réseaux nationaux pertinents.
  • Levier n°7 : l’accès à des retours d’expérience et des échanges, avec des territoires confrontés à des enjeux communs.
  • Levier n°8 : l’existence de dispositifs et d’une culture favorisant l’expérimentation et le droit à l’erreur.
  • Levier n°9 : l’existence de modes d’organisation collectifs favorisant l’alignement des intérêts, l’action et la mobilisation effective des acteurs locaux.
  • Levier n°10 : la mise en place d’une stratégie de communication mobilisant les acteurs au sein du territoire et contribuant à la visibilité du projet.

Typologie des territoires innovants

Le territoire laboratoire : espace d’expérimentation qui s’appuie sur une demande ou un enjeu local pour catalyser le développement de solutions innovantes. Le ressort de ce type de territoires pour innover est donc intimement lié à la faible densité elle-même. En effet, celle-ci appelle au développement de modèles alternatifs en matière de services de santé, de mobilité, de formes de distribution, de travail, d’habitat, de participation citoyenne et de gestion des ressources. Le territoire laboratoire se révèle un territoire où s’inventent des solutions dans l’optique de les dupliquer ailleurs, contrairement au modèle du territoire pépite qui vise précisément à développer des produits et services spécifiques non reproductibles.

Le territoire pépite : il repose sur un modèle de développement territorial endogène, fondé sur la valorisation des ressources locales. Elles peuvent être rares, comme le patrimoine ou les ressources naturelles. Il peut aussi s’agir de compétences qui aident à se différencier : un savoir-faire industriel ou artisanal historique, la présence d’un acteur industriel de premier plan, par exemple.

Le territoire coopératif : il repose sur une stratégie de développement exogène, qui s’appuie sur des coopérations avec d’autres territoires ou avec des acteurs extérieurs au territoire. Ces coopérations peuvent prendre des formes diverses : la coopération avec un espace de forte densité (par exemple, la ville proche) en développant un projet fondé sur la complémentarité entre faible et haute densité ; la coopération entre territoires de faible densité, la coopération transfrontalière qui permet, par exemple, d’importer des solutions nouvelles au sein du territoire, de s’appuyer sur un débouché international proche ou de profiter du pouvoir d’achat ou du comportement d’achat des habitants frontaliers.

À lire : Des leviers pour innover dans tous les territoires, En bref, n°5, CGET, septembre 2015

Mots-clés: innovation, coopération, boîte à outils, ingénierie de développement, population