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Rapport sur l'adaptation et l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques publiques

Ce rapport a été remis le 2 novembre 2015 à la Ministre de la Culture et de la Communication. Il pose trois postulats : le premier service pour une bibliothèque, c’est d’ouvrir ; il est indispensable pour l’élu de bien positionner cet équipement culturel dans son environnement ; il faut imaginer la bibliothèque du futur en termes de missions et de rayonnement. Un chiffre est mis en avant : 10% d'inscrits et de prêts supplémentaires en moyenne dans les bibliothèques qui élargissent leurs horaires d'ouverture. La proposition phare est d’ordre financier : l’élargissement du concours particulier "bibliothèques" de la dotation générale de décentralisation aux dépenses de fonctionnement liées à l’extension des horaires d’ouverture. Une proposition validée dès le 2 novembre par le ministère. Il est également proposé, avant toute action, d'effectuer un diagnostic temporel du territoire objectivant les rythmes de vie des usagers, examinant leur concordance avec les horaires d’ouverture des bibliothèques et fournissant des préconisations en cas de désynchronisation manifeste. A chaque collectivité de choisir, en fonction de ce diagnostic, les adaptations qui correspondent aux rythmes de vie de sa population. L'auteur se dit convaincu que les horaires des bibliothèques constituent aujourd’hui une "question politique", qui a besoin d’être portée par des élus volontaires. Retrouvez toutes les propositions du rapport.

Les propositions :

  1. Effectuer un diagnostic temporel du territoire objectivant les rythmes de vie des usagers, examinant leur concordance avec les horaires d’ouverture des bibliothèques et fournissant des préconisations en cas de désynchronisation manifeste. En aval, une évaluation permet de vérifier la pertinence dudit diagnostic.
  2. Modifier les textes législatifs et réglementaires relatifs au concours particulier afin d’y intégrer une part de fonctionnement non pérenne. Il pourrait être fait appel à la part fonctionnement pendant trois ans, ce recours étant renouvelable une fois après évaluation. Bien évidemment, dans cette hypothèse, les collectivités auraient la liberté de recourir à la fraction fonctionnement et/ou investissement selon leurs besoins.

  3. Augmenter légèrement l’enveloppe de la DGD [dotation générale de décentralisation] pour prendre en compte la nouvelle part du concours particulier relative au fonctionnement. D’un montant de 80 millions d’euros, il est proposé de le relever à 85 millions.

  4. Assouplir le ratio m2 / nombre d’habitants, qui conditionne l’octroi du concours particulier pour les projets de construction ou d’extension d’une bibliothèque municipale ou intercommunale, afin de mieux tenir compte de la situation et de la dimension intercommunale en milieu rural.

  5. Intégrer les bibliothèques, lieux de proximité et d’animation territoriale, aux opérations prioritaires définies à l’échelle nationale dans le cadre de la DETR [dotation d’équipement des territoires ruraux].

  6. Établir une cartographie documentaire territoriale comme préalable à toute signature de CTL [contrats "territoire-lecture"]. Par-delà les CTL, cette cartographie apparaît comme un prérequis à tout projet d’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques en vue de garantir cohérence et complémentarité entre les différents établissements sur le territoire.

  7. Encourager le développement des CTL actuellement abondés par le programme 334 (livre et industries culturelles) en les inscrivant parallèlement sur le programme 224 (transmission des savoirs et démocratisation de la culture). Cette recommandation fait parfaitement écho aux objectifs mêmes des CTL, qui soutiennent les politiques en faveur de la démocratisation culturelle, et serait de nature à être une véritable incitation financière.

  8. Accompagner les maîtres d’ouvrage en amont de tout projet de construction ou de réfection de bibliothèque pour s’assurer qu’il n’entre pas en contradiction avec les axes stratégiques et les objectifs en termes d’horaire d’ouverture. Sur le modèle d’une assistance à maîtrise d’ouvrage, les DRAC [Directions régionales des affaires culturelles] veilleraient à ce que la conception des bibliothèques facilite plus qu’elle ne contraigne leur ouverture sur des temps atypiques.

  9. Mieux intégrer dans les cursus de formation initiale et continue les fonctions de médiation du bibliothécaire.

  10. Établir une nouvelle hiérarchie des tâches donnant désormais la priorité aux actions de médiation, avec toute la réorganisation interne que cela implique.

  11. Faciliter l’équipement des bibliothèques en automates de prêt par le biais d’une aide bonifiée dans le cadre de la DGD (et particulièrement dans l’objectif d’un projet d’adaptation et d’extension des horaires d’ouverture).

  12. Avoir un discours clair et validé au plus haut niveau sur l’importance des actions de médiation et d’accompagnement des publics dans l’activité quotidienne des bibliothécaires.

  13. Poser un cadre national statutaire pour une meilleure harmonisation des négociations dans les aménagements horaires/heures supplémentaires dans les collectivités, en particulier sur la question du travail du dimanche.

  14. Proposer un statut spécifique du vacataire étudiant en bibliothèque, sur le modèle du statut des moniteurs étudiants.

  15. Encourager la mutualisation des moyens (bâtiments et personnels) par la mise en réseau. Un appel à projets lancé par le Ministère de la culture et de la communication pourrait permettre à certaines collectivités d’initier ce type de projets.

  16. Expérimenter des projets de coopération entre les bibliothèques publiques et les bibliothèques universitaires à l’échelle d’un territoire. Un appel à projets lancé et cofinancé par le MCC [ministère de la Culture et de la Communication] et le MESR [ministère de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche] pourrait permettre à certaines villes candidates d’avancer sur la question de l’accueil des étudiants et des horaires d’ouverture et d’enclencher un véritable processus de collaboration.

  17. Lancer une application mobile permettant de connaître les horaires d’ouverture des bibliothèques d’un territoire donné et éventuellement les places disponibles. (En temps réel)

  18. Organiser sur le modèle de la Nuit des musées une Nuit des bibliothèques dont l’objectif serait de présenter les bibliothèques, leurs collections et l’ensemble de leurs services.

A lire : Adaptation des horaires des bibliothèques : la boîte à outils de Sylvie Robert, Hélène Girard, La Gazette, 3 novembre 2015

Mots-clés: culture, services, services publics