Une approche militante du métier d'agent

L'association Conforte présente dans un ouvrage en forme de glossaire sa conception du développement local... et milite pour la recherche-action participative.

Pour les deux auteurs de cet ouvrage, tout l'enjeu des démarches de développement local est de donner la parole (et le pouvoir d'agir) aux habitants, et en particulier aux "groupes sociaux populaires", pour en faire les concepteurs et les acteurs de projets sociaux ou économiques.

Dans ces conditions, tout l'art des agents de développement consiste à savoir écouter et faire émerger une parole (voire une expertise) sur un territoire "tel qu'il est vécu", pour accompagner (et non pas mener) un processus de valorisation des potentiels locaux... en laissant du temps au temps !

Il est donc beaucoup question d'observation participante et de capacitation (ou d'empowerment) dans cet ouvrage, où l'on peut lire que :

  • "A la différence d'un programme qui prédéfinit une mise en scène avec des séquences "ne variatur", le projet introduit de l'incertitude et des possibilités de déconstruction-reconstruction, en fonction des événements qui jalonneront sa conduite".
  • "Tout en s'immergeant dans un territoire", les agents de développement local "ne s'y installent pas comme leaders, encore moins comme gestionnaires de procédures".

Les termes sont parfois abstraits et les références nombreuses (Edgar Morin, Thomas Kuhn, Cornelius Castoriadis, Paulo Freire...) mais, après tout, "la tragédie politique, d'après Edgar Morin, est de croire que pour répondre à l'incertitude il faut simplifier".

Etre "développeur" de territoire. Mobiliser les acteurs. Marc Vandewynckele et Joseph Licata, Association Conforte, Chronique sociale, octobre 2010, 112 pages, 11,90 euros