filières

"« Un autre fromage est possible » : près de Lyon, une coopérative paysanne d'un nouveau genre"

Accompagnées par l'Inter-Association de formation collective à la gestion (AFOCG) locale, quatre fermes laitières bio des Monts du Lyonnais ont mutualisé et créé la fromagerie collective AlterMonts. Leur objectif, se réapproprier leurs circuits d'alimentation. "Paradoxalement,raconte Reporterre, c'est la crise sanitaire qui a permis à AlterMonts de se faire connaître (…). L'effet d'aubaine fut immédiat (…). « Le confinement nous a permis de nous implanter ultra-localement »", explique un des producteurs.

A la recherche du malt local

Le développement des brasseries artisanales en France au cours des dix dernières années s'accompagne d'un besoin de malt croissant. La revue Transrural dénombre aujourd'hui seulement trois malteries artisanales (Côte d'Armor, Ardèche et Tarn), dont l'activité consiste à transformer une céréale (souvent l'orge) en malt, matière première de la majorité des bières. Dans un article dédié à ce sujet, Transrural se penche sur les initiatives de malteries, notamment celle initiée par l'Association de formation et d'Information des Paysans et des Ruraux (Afipar) de Poitou-Charentes, qui étudie la possibilité d'une production locale et artisanale de malt pour l'approvisionnement des brasseurs artisanaux de la région.

A partir d'une ancienne fabrique de meubles, la commune élabore quantité de projets

"Les chiffres de l'Insee qualifient notre région de sinistrée. Pourtant, je suis convaincu que vivre à la campagne est une chance : c'est un laboratoire qui laisse toute liberté pour expérimenter et inventer des solutions." Ainsi parle le maire de Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône, 3 327 habitants). Lors de la visite d'une usine voisine juste avant sa liquidation en 2012, l'élu y a découvert plus de 3 000 sièges stockés. Ce fut le déclic : "Nous détenons un vrai savoir-faire à valoriser, mais pas seulement dans un sens patrimonial. Nous souhaitons faire de ce site, d'environ quatre hectares, dont la moitié en bâtiments, un pôle d'activités et un lieu intergénérationnel." La Banque des territoires raconte comment, après avoir lancé une SCIC avec plusieurs entreprises locales, la commune crée sur ce site un éco-hameau de logements pour seniors à partir du bois local (une douzaine d'emplois créés). De plus, un conservatoire de la Cité du meuble ouvrira en 2020 ; et de nombreux projets (résidence d'artistes, Fab Lab...) sont envisagés avec les habitants.

Ancrage territorial : quand la dynamique de l’entreprise participe au développement de son territoire

Les PME constituent l’essentiel du tissu entrepreneurial sur de nombreux territoires ruraux. Malgré leur rôle majeur sur l’économie et l’emploi locaux, ces entreprises ne se sentent pas toujours concernées par l’ancrage territorial. Or l’ancrage territorial représente une problématique clé pour la performance des PME et le développement des territoires. Avec l'évolution des mobilités, la globalisation des économies, des activités de plus en plus nomades… l'instauration d'un dialogue entre une entreprise et son territoire devient une véritable stratégie. Comment capitaliser dans son activité les spécificités de son territoire et, inversement, comment l'entreprise va-t-elle devenir acteur de son territoire ? La Plate-forme 21 et le Centre des Jeunes Dirigeants ont organisé en 2015 en Auvergne une rencontre entre entreprises et responsables de collectivités pour échanger sur ce sujet. Des documents apportent à présent des clés pour comprendre l’ancrage territorial et les attentes (différentes et convergentes) des différentes parties prenantes, et pour mettre en œuvre des coopérations (ex : inter-entreprises à l’échelle d'un bassin économique ; valorisation et marketing du territoire ; rôle des clusters ou groupement d’entreprises ; coordination par un territoire...).

Approches territorialisées des usages de la forêt

Tel était le titre d'un colloque monté en janvier 2017 par le Réseau SEHS des sciences économiques humaines et sociales du Groupement d'Intérêt Public Ecofor, qui rassemble les principaux organismes forestiers français. Trois thématiques principales ont été traitées : la fourniture de biens et services forestiers à une échelle territoriale et de contributions à l’identité du territoire ; la forêt, source de tensions dans les territoires ; les territoires (collectivités locales et acteurs de terrain), berceaux d’instruments innovants pour la forêt. Toutes les contributions des chercheurs, gestionnaires ou acteurs sont à présent en ligne.

Après lecture de 250 rapports d’expertise sur la forêt et le bois depuis 1984, quoi de neuf ?

Une mission du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a été chargée d’élaborer une synthèse des quelque 250 rapports d’expertise sur la forêt et le bois produits depuis 1984, dont 50 depuis 2006. Trois objectifs ont été fixés à ce travail : mettre en évidence les convergences significatives de ces rapports ; recenser les recommandations qui ont été partiellement ou totalement prises en compte ; identifier celles qui n’ont pas reçu de suite et pour lesquelles la mission estime important de les mettre en œuvre. L’analyse fait ressortir trois grandes thématiques : la forêt et la valorisation de ses atouts et potentialités ; l’outil industriel et la valeur ajoutée de la transformation du bois ; la gouvernance dans une véritable logique de filière. Les mêmes constats sont faits depuis longtemps et, pour l’essentiel, les grandes questions restent pendantes : la forêt française est sous-exploitée ; l’investissement forestier est insuffisant ; l’outil industriel valorise mal les bois français ; le déficit commercial reste très élevé ; la filière forêt-bois est encore virtuelle. La mission a également identifié sept recommandations majeures pour l’avenir de la filière.

Boîte à outils : Production Locale, Utile, Solidaire et Soutenable (PLUSS)

Pendant trois ans, Acteurs pour une économie solidaire Hauts-de-France (Apes) et ses partenaires ont travaillé à un référentiel définissant "les balises d'une production locale réellement utile, solidaire et soutenable" et réalisé une boîte à outils en ligne.

Chanvre : culture, débouchés et filières

Le chanvre industriel est de plus en plus cultivé en France et les débouchés s’élargissent, selon un article de WikiAgri qui en dresse un état des lieux avec un zoom sur la filière régionale "chanvre d’Auvergne", inaugurée par le CIVAM d'Auvergne.

Chiffres clés de la forêt privée en France

Le pôle économie de Forêt Privée Française (marque regroupant au niveau national le Centre national de la propriété forestière, Forestiers privés de France et l'Union de la coopération forestière française) publie un document actualisé sur les chiffres clés de la forêt privée. Alors que la forêt est le premier maillon d’une filière d’avenir, quel est l’état de la forêt privé et quelle est place de celle-ci pour s'assurer de sa capacité à mobiliser le bois pour des projets ?

Comment construire un projet agroécologique qui intègre la transition agricole et alimentaire ?

La Fédération des Parcs naturels régionaux de France a publié les actes d'un séminaire qui s'est déroulé en 2021 dans le PNR des Boucles de la Seine normande. Le document traite de l'accompagnement à des pratiques agroécologiques, de haies et de leur utilisation à des fins énergétiques et écologiques et de la transition alimentaire.

Comment Fleurs d'Exception ressème la filière des plantes à parfum à Grasse

"Il fut un temps, pas si lointain, où Grasse n'était plus vraiment Grasse", rappelle La Tribune : urbanisation galopante, explosion des produits de synthèse, concurrence des productions lointaines... Aux 5000 tonnes de fleurs à parfum produites annuellement dans les années 1940, ne restait plus qu'une centaine de tonnes, toutes fleurs confondues, au début des années 2000. "La messe semblait être dite... Mais c'était sans compter sur une poignée d'irréductibles producteurs." Le journal raconte la création et le développement (recherche de foncier et de main-d'œuvre, création d'un fablab) de l'association Fleurs d'Exception du Pays de Grasse, soutenue par le Club des entrepreneurs et la communauté d'agglomération.

Comment les collectivités locales peuvent-elles être actrices sur le sujet du bois construction ?

30 personnes dont 13 territoires de projets étaient présents à Lyon en avril 2016 pour discuter des actions que peuvent engager les territoires pour développer la construction bois en valorisant de façon optimum la ressource et les entreprises locales. L'ensemble des présentations qui ont ponctué cette journée d'information et d'échanges du Réseau des Territoires de Projets Forestiers de Rhône-Alpes est à présent en ligne.

Compétitivité de la filière bois construction en France : une analyse par les trajectoires industrielles

Le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a financé une recherche sur les perspectives de développement de la filière bois construction. À partir d'une analyse statistique et d'enquêtes de terrain dans deux régions, dont le massif de la Chartreuse, plusieurs facteurs de compétitivité et trois trajectoires prospectives sont identifiés.

Coopérations entre métropoles et territoires environnants : quels facteurs de réussite ?

"Coopérer demande de dépasser certaines représentations et de bien cerner les intérêts et plus-value réciproques. De plus, l'élaboration, l'animation, le pilotage, la mise en œuvre des coopérations interterritoriales constituent une réelle transition en termes d'action publique. Or, elle peut se heurter à des freins juridiques ou réglementaires, à un manque de moyens financiers spécifiques et adaptés, ou encore à l'absence de « compétences métiers » nécessaires." Afin d'identifier des pistes de réponse à l'ensemble de ces enjeux, l'ANCT, France urbaine et l'AdCF, ont initié une Fabrique Prospective réunissant les métropoles de Brest, Nantes, Rouen, Toulouse et leurs territoires environnants afin de les appuyer dans l'anticipation de coopérations interterritoriales. Les résultats sont disponibles dans un document publié en janvier 2021, décrivant les facteurs de réussite de la coopération interterritoriale.

Création et valorisation des savoir-faire dans la Loire : mode, chapeau et métiers d'art

A l'apogée de la Chapellerie, entre les deux guerres, Chazelles-sur-Lyon (5 222 habitants aujourd'hui), possédait 28 fabriques travaillant pour les grands noms de la mode et employant 2500 personnes. Puis la mode du chapeau périclita, relate Maires de France, et la dernière chapellerie chazelloise ferma ses portes dans les années 1990. Dans le cadre de la rencontre Innov'Rural 2012: pour un rural compétitif, consacrée à la création d'activité en milieu rural, une douzaine d'expériences avaient été présentées, dont la réhabilitation de l'ancienne usine chapelière de Chazelles-sur-Lyon pour redéployer un atelier-musée du chapeau, développer le centre de formation en mode-chapellerie, et soutenir les jeunes entreprises de la mode et des métiers d'art au sein d'une pépinière. L'ouverture du site était prévue pour l'année suivante. En 2014, le magazine Maires de France raconte comment le territoire a su relancer une filière, avec quelles synergies, quels acteurs et quel montage financier et dresse un bilan. Pour sa première année d'ouverture, la chapellerie a reçu 30 000 visiteurs !

De l'intérêt d'une approche économique transfilières

Le CESER Nouvelle-Aquitaine a présenté en novembre 2017 un rapport sur le développement d’une telle approche, où le "transfilières" invite à la fois à s’intéresser au croisement de filières (inter-filières) mais également à la capacité à dépasser totalement la logique de filières (trans-filières). Il concerne aussi bien les entreprises et les filières (diversification de l’offre, accès à de nouveaux marchés) que les territoires et leurs habitants (adaptation aux usages de terrain, prise en charge de défis locaux ou globaux, amélioration de la qualité de vie). Pour les auteurs, le "transfilières" "répond à la nécessité d’introduire de la transversalité pour stimuler l’innovation, mais il contribue également à l’émergence de projets territoriaux cohérents et de solidarités locales".

De la production agricole à l’utilisation dans la restauration du bâti ancien : une filière locale de chanvre

Le Parc naturel régional du Gâtinais, labellisé Territoire à énergie positive pour la croissance verte, a lancé deux grands projets : une étude sur le bâti traditionnel (avec comme objectif la réhabilitation de bâtiments anciens, à l’architecture très spécifique et complexe, pour développer le logement et lutter contre l’étalement urbain) et le développement d’une filière courte d’éco-matériaux, chanvre et paille. Intérêts agronomiques et économiques de la culture du chanvre pour les agriculteurs, nouveaux emplois avec la création d'une usine de défibrage, formation des artisans… Le magazine Maires de France fait le point sur les résultats de cette filière.

Développement participatif de chaînes de valeurs alimentaires territorialisées : expériences en Massif central

Le projet TERRALIM 2 a réuni sept territoires majoritairement ruraux du Massif central, "confrontés à des enjeux communs et qui cherchaient à créer ou renforcer des filières agro-alimentaires locales autour d'une ou de plusieurs productions. En s'appuyant sur les notions structurantes de gouvernance alimentaire territoriale (GAT) et de démocratie alimentaire, il s'agissait de fédérer et d'impliquer divers acteurs du territoire, notamment les consommateurs, dans l'objectif de dépasser la notion de filière locale pour développer des « chaînes de valeurs alimentaires territorialisées », plus ambitieuses en matière de coopération et de participation". Publié en 2023, un rapport de l'INRAE "vise à servir de document ressource pour construire des chaines de valeurs alimentaires territorialisées plus participatives et plus inclusives".