Distribution automatique de lait cru

Depuis 2008 et l’installation d’un premier distributeur automatique de lait cru en Rhône-Alpes, à l’Arbresle (Rhône), ce phénomène venu d’Italie n’a cessé de se développer. La région en compte aujourd’hui 45.

Ce nouveau mode de vente a bénéficié de deux tendances convergentes :

  • Les producteurs de lait, fortement touchés par la crise laitière depuis 2008, cherchent une meilleure valorisation de leur production, notamment par les circuits courts.
  • Les consommateurs privilégient les produits frais locaux et moins transformés.

En quelques années, les distributeurs ont gagné en sophistication. Ils sont désormais souvent livrés avec le chalet et deux tanks à lait et comportent un système de paiement par clef USB rechargeable, ainsi qu’un distributeur de bouteilles vides.

Plusieurs collectivités publiques (conseil régional, conseils généraux, communautés d’agglomération) ont financé des dispositifs à titre expérimental ou d’innovation, tout en exigeant la réalisation d’études de faisabilité ou d’évaluation a posteriori. Malgré une meilleure valorisation financière du litre de lait, ces études de suivi montrent que la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous. La quantité de lait vendue est fortement dépendante du lieu d’implantation, mais aussi des compétences commerciales de l’éleveur et de sa présence régulière pour réaliser des animations sur le site.

Par ailleurs, des contraintes réglementaires pèsent sur la vente directe de lait (obtention d’une patente sanitaire) comme sur la vente par machine (problèmes de métrologie sur certaines marques). Elles ont d’ores et déjà contraint certains éleveurs à mettre aux normes leur distributeur afin d’être en conformité avec la réglementation.

Enfin, il s’agit d’investissements relativement lourds (environ 45 000 euros pour un distributeur avec chalet et deux tanks à lait).

Ces contraintes sont à l’origine de la stagnation des projets individuels observée ces derniers mois. En revanche, des formes collectives de distribution ont vu le jour, notamment dans l’agglomération lyonnaise, où des conditionnements en poches ou en bouteilles sont proposés.