Si on considère que les métropoles sont les lieux essentiels de création de richesses et d'emplois - compte tenu de leur attractivité vis-à-vis des "talents" de demain et de leur capacité d'innovation -, qu'il faut donc les soutenir en priorité et dédommager les territoires perdants, alors "je souhaiterais partager dans les lignes qui suivent quelques éléments de réflexion que m'inspire ce récit métropolitain". Lors une conférence donnée fin 2018 dans le cadre du programme La recherche pour et avec les petites villes (Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines -POPSU), l'économiste Olivier Bouba-Olga entend montrer comment ce récit métropolitain "ne résiste pas à l'épreuve des faits et que la capacité de création de richesses, d'innovation et d'insertion dans l'économie mondiale n'est pas l'apanage des seules métropoles".
Telle était l'ambition d'un travail effectué par Le Lab Ouishare & Chronos, qui publie son étude à destination des "élus, techniciens des collectivités territoriales et acteurs économiques locaux qui souhaitent faire évoluer leur posture et leurs pratiques afin de comprendre comment valoriser et intégrer les tiers-lieux dans une stratégie de revitalisation des territoires." Quatre champs ont été passés au crible lors de cette exploration : la transformation des territoires, l'évolution du rapport au travail, la création de communs et la transition écologique. L'exploration propose deux clés d'entrée : une approche par terrains avec huit monographies urbaines (dont Guéret) qui dressent un tableau complet des lieux (fiche technique, cartographie et frise chronologique) pour mieux les recontextualiser sur leur territoire ; une approche par impacts avec huit externalités positives ou limites qui permettent de mieux comprendre ce que ces lieux créent sur leur territoire.
"Au vingtième siècle, lorsqu'une collectivité souhaitait financer une association et lui reconnaître son action en matière d'intérêt local, elle lui versait une subvention. Mais il semblerait que cela ne soit plus aussi simple aujourd'hui. Pour garantir une efficacité des projets et une sécurité juridique attendue par les collectivités locales, d'autres procédures sembleraient plus pertinentes. Et si cela n'était qu'une idée reçue ? Et si le régime de la subvention garantissait des projets de qualité, en adéquation avec les besoins du territoire ? Et si juridiquement, les collectivités prenaient moins de risques en privilégiant le régime de la subvention plutôt que le marché public et la délégation de service public ?" Territoires conseils publie un petit guide à l'usage des collectivités territoriales et des centres sociaux pour "construire les bases d'une contractualisation saine, utile pour le territoire et efficiente. (...) Il (...) souligne les bienfaits de la subvention dans la relation entre la collectivité et l'association, mais aussi pour la santé et le dynamisme du territoire."
Titre d'un article de La Lettre du cadre, qui rapporte que "pour préparer leurs concitoyens à un monde imprévisible, des communes ont quasi institutionnalisé le principe de « faire » avec les habitants." Les administrés s'impliquent alors au service de l'intérêt général et deviennent de "véritables partenaires des services publics". "Ce qui ne coule pas de source, rappelle le magazine. Pas plus que ne va de soi le fait que les agents travaillent main dans la main avec leurs administrés". La Lettre du cadre propose un zoom sur ces expériences de nouvelles formes de gouvernance, à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Eybens (Isère) et en Italie.
Une réflexion collective a été initiée en 2014 sur les moyens de prendre en compte les évolutions de l’intérêt général. Autrefois domaine exclusif de l’État, l’intérêt général s’est ouvert aux collectivités, puis au monde associatif et désormais aux entreprises. Dans un dossier étoffé, Jurisassociations propose de mesurer ces évolutions et de se réapproprier le concept d'intérêt général pour tenir compte des nouveaux besoins.
C'est le titre du dossier du magazine de l'Assemblée des Communautés de France, dans son édition de mars 2019. Un article du géographe Laurent Rieutort y explicite cette notion de "fragilité rurale" et donne à l'intercommunalité un "rôle à jouer pour développer les complémentarités productives et territoriales". On y trouvera également des retours d'expériences d'intercommunalités. Notamment un sur la communauté de communes du Kreiz-Breizh qui soutient des "projets atypiques" : un musée de l'école rurale, un institut du jardin et du paysage, un dispositif d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale... Et un autre sur la communauté d'agglomération du Pays de Saint-Omer qui a racheté une gare (3 000 mètres carrés), devenue huit ans après "une plateforme de mobilité et de services innovants à l'usage des actifs et entrepreneurs nomades en recherche de connexions".
Les territoires ruraux restent encore les mieux dotés en subventions publiques. S'il y a un exode, il est plus urbain que rural. La situation socio-économique s'est améliorée plus vite dans les territoires non-métropolitains depuis les années 1980 que dans les villes... Alors d'où vient le sentiment d'un déclin et d'un abandon des campagnes françaises ? Le magazine Alternatives Économiques a proposé en décembre 2018 un dossier spécial (80 pages) pour "déconstruire quelques idées reçues" et rendre compte aussi de la "formidable diversité des campagnes françaises". Le Réseau rural national met à disposition des exemplaires que Cap Rural peut vous adresser par La Poste.
Le 31 décembre 2017, le pays Nivernais Morvan a sélectionné 14 villages et petites villes volontaires pour mettre en œuvre ce dispositif. Il s'agit de se projeter à dix ans afin de se fixer des objectifs, puis de déterminer les étapes pour les atteindre. Cette démarche, accompagnée par 11 agents de développement, doit permettre de mobiliser les habitants et de réunir les acteurs du territoire afin d'élaborer un "plan-guide", c'est-à-dire un mode d'emploi pour un projet partagé. Des initiatives multiples ont été lancées : création de logements intergénérationnels, espace culturel dédié aux 18-30 ans, espace d'exposition et d'apprentissage, espace de vente... Inspirée des logiques de projets issus du design, l'idée est de tester des équipements avant d'avoir résolu tous les problèmes. Le test permet, entre autres, de rendre visible le projet et de juger de sa pertinence.
A travers les ères "sauvage", paysanne, industrielle et enfin numérique, la géographe Valérie Jousseaume analyse les trajectoires des campagnes afin d'enrichir un récit prospectif sur l'avenir de la civilisation. Aujourd'hui, le télétravail, l'éventuelle mise en œuvre d'un revenu universel, les pratiques agricoles durables participent à la renaissance rurale. Et dans le récit de la transition en cours (faire le bilan critique de la modernité et revisiter les aspects positifs de l'héritage de l'ère paysanne), écrit l'universitaire pour un dossier de Population & Avenir, les campagnes peuvent apparaître comme une alternative et pourraient proposer un équilibre écologique, géographique, sociologique et éthique contrebalançant les échecs de l'ère industrielle qui s'exprimait notamment par l'urbanisation et la métropolisation. Dans une nouvelle ère numérique, il s'agirait donc de refonder notre contrat avec la nature en renforçant l'harmonisation entre vie économique et vie sociale.
Urbanisation, globalisation, raréfaction des ressources, changement climatique, extinction de la biodiversité, pollution… L'anticipation de ces phénomènes est délicate ; et la pression sociale et médiatique est forte. "Néanmoins, écrit le Cerema, l'ensemble de ces phénomènes ne doit pas être perçu comme une fatalité ou une question anxiogène. Pour y faire face, il est possible de mettre en place des stratégies de résilience. En favorisant une approche intégrée et fédératrice des risques, ces stratégies constituent même « un terreau fertile » de solutions et d'opportunités permettant de prendre des trajectoires désirables." Dans une courte publication, destinée aux collectivités et acteurs publics, mais aussi aux entreprises, associations, citoyens…, le Cerema précise les différents leviers à mettre en œuvre pour favoriser les dynamiques de résilience à l'échelle d'un territoire.