"Dans un monde où, désormais, les logiques de réseaux prédominent, le rapport au territoire se transforme et la notion de ville se trouve bousculée. Quelles questions faut-il se poser ? Quels exemples permettent de proposer des réponses concrètes ?" Telles sont les questions posées dans un article de Population & Avenir, qui s'appuie sur trois exemples : la relation intermodale entre Rennes et Saint-Malo, symbole de l'alliance des territoires ; Bruyères, commune des Vosges, qui réinvente son histoire ; le Périgord Vert, à la recherche d'une valorisation d'une identité qui n'est pas que touristique. Pour chaque lieu, une question essentielle est soulevée : celle des alliances entre les territoires "dans une société de réseaux et en réseau".
Pour le géographe Daniel Béhar, à l'heure de la société en réseaux et du local globalisé, "on passe insensiblement partout d'un fonctionnement en bassins de vie à des pratiques en archipel". Et les habitants du dural "pratiquent encore davantage la multi-appartenance et le zapping territorial". Si bien que "le territoire ne fait plus société". D'autant que, d'une part, "les configurations géographiques des chaînes de valeurs économiques, des écosystèmes environnementaux et des trajectoires résidentielles coïncident de moins en moins" et que, d'autre part, "dans une société de flux et d'interdépendances, les lieux d'émergence d'un problème ne sont plus ceux où l'on peut traiter les mécanismes qui l'ont produit". Alors, "quel que soit le périmètre considéré, et sa taille, il est aujourd'hui impossible de trouver localement la réponse "globale" à ses enjeux". Le géographe invite à passer d'une politique des lieux à une politique des liens, seule condition selon lui "une refondation de l'action territoriale".
"Dans une actualité où l'on s'attache davantage à déterminer les fractures face aux métropoles que les potentiels d'attractivité des espaces ruraux, analyser les éléments essentiels aux habitants d'une commune rurale constitue une manière inédite de comprendre ce qui fait l'attractivité de ces territoires." A la suite d'une expérimentation d'un outil de cartographie participative "élaboré pour saisir les éléments territoriaux essentiels dans un petit bourg pour le bien-être de ses habitants" (mené sur trois sites en Drôme et Ardèche), deux chercheuses publient un article permettant d'analyser les dimensions socio-spatiales de la construction collective du bien-être. Le recours à cet outil permet entre autres le potentiel d'implication des populations habitantes dans le diagnostic territorial.
Deux enseignants et consultants livrent leur analyse pour la Fondation Jean Jaurès à la suite d'une expérimentation conduite dans trois territoires. La note produite se veut "une contribution au débat à l'occasion des élections municipales et (...) une invitation à expliciter notre « besoin d'élu local » un an après les « gilets jaunes »." Les auteurs proposent de redéfinir la "fiche de poste" des élus locaux dans un système d'acteurs plus large, car cette "entrée par la fiche de poste montre que nous avons tous un rôle à jouer pour dépasser la crise existentielle de la fonction d'élu local." Ils invitent les futures équipes à se saisir de façon politique des pactes de gouvernance intercommunaux et à redonner une place aux élus municipaux ne siégeant pas à l'intercommunalité.
Grenoble-Alpes Métropole, la Communauté de communes du Trièves et le Département de l'Isère ont signé le 9 janvier 2020 le "Contrat de réciprocité pour une alliance des territoires". Les trois collectivités s'engageant à renforcer leurs coopérations en matière de tourisme, de mobilités, de traitement des déchets, de gestion forestière, de développement économique, d'eau, d'agriculture et d'alimentation. Démarches récentes au niveau national, les contrats de réciprocité ont pour finalité de renforcer les coopérations entre un territoire urbain et les territoires qui l'environnent, en tirant parti des complémentarités entre tous et au bénéfice de chacun.
"Les tensions entre communes et communauté s’ancrent souvent, au quotidien, dans un déficit de sentiment d’appartenance, dans une forme de méfiance vis-à-vis de la « technocratie communautaire ». Parfois dans la conviction que chaque commune essaie d’utiliser l’intercommunalité à son seul profit. Dans ce contexte, il y a un enjeu essentiel, explique un DGS dans la Lettre du cadre territorial : ne pas sous-estimer l’impérieuse nécessité de donner du sens au projet commun, qui doit s’incarner à la fois dans un projet de territoire et dans un pacte de gouvernance."
"Des listes dites « participatives » bourgeonnent dans toute la France. Un « contre-pouvoir citoyen » pour les élections municipales de 2020, interroge Reporterre ? (...) Et si cette vivacité démocratique touche toute la France, les campagnes seraient pionnières", affirme le média en ligne. Il propose un reportage auprès de citoyens, militants, partis... afin de dresser un état des lieux des initiatives en cours, des pistes pour en comprendre l'origine (une décennie de crises internationales, Nuit debout, Gilets jaunes, urgence climatique, structuration de réseaux d'acteurs travaillant sur la démocratie et l'intelligence collective...). On y lira également les obstacles rencontrés par ces listes (une culture politique française personnifiée et verticale, un programme ou pas, quelle place donner aux partis). Mais aussi comment ces volontés, voix, façons de s'organiser... bousculent.
C'est le titre de l'avis présenté et adopté en octobre 2019 par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans lequel ce dernier insiste sur l'augmentation des inégalités entraînées par la prégnance du fait métropolitain et sur ses conséquences environnementales. Ses rédacteurs formulent 14 préconisations organisées selon cinq axes pour "favoriser un développement durable, équilibré et coordonné du territoire s'appuyant […] sur les métropoles".
"Prendre en compte des critères de bien-être au-delà des critères économiques (tels que le stress, le sentiment de bonheur, la santé) change-t-il le constat ? La fracture territoriale entre ville et campagne est-elle réelle et générale ? On gagne mieux sa vie en ville mais cela n'est-il pas compensé par un coût de la vie plus élevé ? Est-ce le cas dans toutes les villes ? Un territoire rural connecté à une métropole est-il comparable à un territoire rural isolé ?" Telles sont les questions auxquelles a répondu Mathieu Perona, directeur de l'Observatoire du Bien-être du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP) placé sous la tutelle du Ministère de la Recherche, lors des JECO 2019. Son intervention a été publiée.
Dans le cadre d'un évènement organisé par L'Institut d'Auvergne du développement des territoires (IADT), le co-fondateur et délégué général de la 27e région est venu présenter l'action de ce laboratoire qui "conduit des programmes de « recherche-action » visant à tester de nouvelles méthodes d'innovation avec les acteurs publics". Une vidéo en ligne de son intervention permet habilement de comprendre ce que peut apporter l'innovation par le design pour l'aménagement et le développement des territoires. L'expérience de la médiathèque Entre Dore et Allier à Lezoux (63) y est largement détaillée.