Comment mettre en place un tiers-lieu ? Comment convertir un lieu existant ? Comment identifier les forces de son lieu ou de sa communauté ? Quelle gouvernance utiliser ? Quels modèles économiques sont possibles ? Quelles sont les bonnes questions à se poser lorsqu’on met en place un tiers lieu ? Derrière l’effet de mode, la fondation d’un tiers-lieu doit avant tout créer du sens pour la communauté qu’il accueille. De l’idée à la mise en œuvre, les écueils sont nombreux. Une publication consacrée au sujet, testée en 2017 avec le réseau des Tiers-Lieux Numériques des Hauts-de-France, aide à trouver ses propres réponses à travers un panel d’activités.
Innovation Sociale dans les Zones Rurales Marginalisées (SIMRA) est un projet financé par le programme européen Horizon 2020. Il a publié en 2018 (en anglais) un recueil d'exemples d’innovation sociale dans les zones rurales marginalisées d’Europe et des régions méditerranéennes, montrant comment l’innovation sociale peut aider à maintenir les services ruraux tels que la santé, l’éducation, l’énergie, la mobilité et d’autres services sociaux d’importance. Entre autres exemples : thérapie de montagne pour personnes handicapées (Italie), résidence avec grand-mères pour attirer les jeunes dans des villages dépeuplés (Bulgarie), ferme éco-sociale (Slovénie), initiative pour l’intégration des femmes au chômage (Espagne).
En Allemagne, à rebours de la numérisation du secteur, la Sparkasse a lancé en 2015 ce concept. Objectif : ne pas délaisser une clientèle âgée qui fait les frais de la fermeture des agences en zone rurale et nouer des contacts clients avec des commerçants locaux. Services proposés : virements, retrait et dépôt d'espèces. En Allemagne, ce sont plus de 10 000 agences bancaires qui ont fermé en quinze ans ; la tendance à la fermeture des points fixes devrait se poursuivre dans toute l'Europe. En France, le Crédit Agricole dispose aussi d'une flotte d'agences roulantes.
Selon la dernière étude (payante) de Xerfi France, les marchés français de la conciergerie privée et d’entreprise sont à un tournant de leur histoire : l’activité a encore enregistré un taux de croissance à deux chiffres en 2017 mais les acteurs "traditionnels" se heurtent à présent à l'arrivée massive de conciergeries digitales. De son côté, l'Agence France Entrepreneur (AFE) a publié début 2018 un document (payant également) intitulé "Monter un service de conciergerie" (d'entreprise ou privée), qui apporte aux porteurs de projets des informations pour décrypter ce secteur, réaliser une étude de marché et un business plan. Les conciergeries de territoire sont peu étudiées dans ce guide, mais elles sont le sujet d'un groupe de travail animé depuis 2016 par Cap Rural et la CRESS Auvergne-Rhône-Alpes. De son côté, Territoires conseils publie un article sur la conciergerie de Toussieux (01), village à proximité de Lyon où le dernier commerce a fermé en 2001. Le PTCE Dom’Innov y a conçu une conciergerie territoriale qui avec très peu de moyen recrée un petit pôle de rencontre et de services divers. Un principe qui pourrait s’étendre aux villages ruraux et entreprises alentour.
La question du modèle économique est régulièrement soulevée, s'agissant des fablabs, d'autant que plusieurs d'entre eux ont connu des déboires. Toutefois, pour Yann Paulmier, cofondateur de la Machinerie (fablab à Amiens), "beaucoup d’initiatives ont passé en 2017 le cap des trois ans, une période habituellement considérée comme la plus « à risque » dans le cadre d’une création d’entreprise. L’année 2017 aura donc été pour beaucoup une année charnière." Dans un article publié sur Makery, il affirme qu'on "peut résoudre l’équation économique des labs" et dessine plusieurs pistes : les inscrire dans un ensemble de services, développer une activité de formation, développer une communauté de compétences.
Depuis la rentrée 2017, les élèves d'une petite commune Suisse testent une piscine mobile aménagée à l’intérieur d’une semi-remorque. Cette piscine ambulante est dotée d’un bassin de 16 m2 et est équipée d’infrastructures spécialisées : accès pour personnes handicapées, vestiaires, systèmes de chauffage, défibrillateur… Elle possède surtout nombre d’avantages structurels : coût moindre comparé aux piscines en dur, mise à disposition d’un service dans des zones isolées...
Grenay (Nord-Pas-de-Calais) est la ville de moins de 10 000 habitants la plus pauvre de France. La commune a cependant fait le pari d'y construire une médiathèque "d'un nouveau genre populaire", pensée en pôle multiservices, comme l'écrit Service Public Territorial, le magazine du centre national de la fonction publique territoriale, dans un dossier consacré aux politiques temporelles. De son côté, Landeda (3600 habitants, Finistère) a rénové le bâtiment qui accueillait la mairie et la bibliothèque pour accueillir une nouvelle médiathèque/ludothèque pensée comme un "tiers lieu pour la commune où toutes les générations peuvent se rencontrer", rapporte le réseau de collectivités bretonnes BRUDED dans une fiche d'expérience.
Devançant la fermeture de leur école primaire faute d'effectif suffisant, deux maires de communes de moins de 500 habitants ont décroché un accord de l'Éducation nationale pour adapter leur école à un enseignement alternatif. Très prisé des familles, il a généré de nouvelles inscriptions. Récit de l'expérience par La Gazette.
Dotée de la compétence petite enfance depuis 2014, la communauté de communes du Gévaudan (12 communes pour 10500 habitants, en Lozère) n'était pas satisfaite de l'ancienne crèche associative. Elle a fait le pari d'une société publique locale (SPL), dont le capital se partage entre l'EPCI et deux communes avec délégation de service public passée entre l'EPCI et la SPL. La nouvelle crèche a ouvert ses portes en février 2016, trois fois plus grande que la précédente et disposant d'une vingtaine de salariés. Un article de Maires de France rapporte et détaille cette expérience et dresse un bilan après une année d'activité.
Depuis le 1er janvier 2017, les intercommunalités qui ont opté pour la compétence Maison de services au public (MSAP) introduite par la loi NOTRe sont confrontées aux questions relatives à sa mise en œuvre. Territoires Conseils et la Cellule nationale d'animation des MSAP ont voulu répondre aux principales questions que se posent les élus et leurs services, à travers un document proposant 11 questions-réponses sur le contenu de la nouvelle compétence MSAP, les conditions de son transfert et de sa mise en œuvre, ainsi que son articulation avec le schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services au public. Le fonctionnement, les moyens et les partenariats d’une MSAP y sont également détaillés.