En 2014, Issoire a lancé un diagnostic sur les commerces et les logements. "Chaque mètre carré du centre-ville a été examiné à la loupe", rapporte La Gazette. Un diagnostic qui a permis à la commune de décliner un panel d'actions pour la revitalisation du centre-ville. Les commerçants et les artisans désirant s'y implanter sont accompagnés par la commune qui loue des locaux ou les propose gratuitement ou à prix réduits. Et l'hebdomadaire de détailler ces actions. Mais "le plus gros chantier reste à venir : attirer de nouveaux habitants dans le centre, [ce qui] impose des opérations importantes de réhabilitation des logements". Explication dans le magazine.
Ce thème était au centre d'une rencontre organisée en 2018 par Territoires Conseils et la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France. Des actes sont à présent disponibles. Ceux-ci présentent les territoires ruraux et leurs priorités d'aménagement et de développement aujourd'hui ; proposent des apports et des expériences sur les questions de précarité, de l'accès aux droits, de mobilité, avec un focus tout particulier sur les publics des femmes et des jeunes en zone rurale ; avancent des pistes de travail pour favoriser l'animation partagée entre tous les acteurs du territoire.
La croissance continue du nombre d'agences bancaires a pris fin en 2008. Depuis, le processus de fermeture touche aussi bien les banques commerciales que les réseaux mutualistes. L'essor des activités bancaires en ligne et des outils numériques en est souvent tenu responsable ; la fréquentation n'étant plus son principal critère de rentabilité, celui de l'agence bancaire trouve désormais source dans certaines niches d'activités à haute valeur ajoutée (emprunt, actionnariat...), ce qui entraîne une géographie sélective des fermetures. Or ces agences jouent un rôle pour l'activité commerciale d'un centre-ville en fournissant des liquidités aux consommateurs locaux des commerces de proximité. Le suivi et les services bancaires personnalisés apportés par les agences sont souvent indispensables à l'inclusion sociale des populations. Dans un article publié en ligne dans la revue Urbanités, l'urbaniste Pierre Pointecaille détaille les conséquences de fermeture d'agences sur trois terrains : une commune de 4 000 habitants, un quartier prioritaire à Paris, une rue du centre-ville de Nantes. Mais également les actions entreprises par les acteurs publics pour y remédier et gérer ces locaux vacants.
Concept et endroit protéiforme répondant à des besoins divers, les initiatives de tiers-lieu en rural font l'objet d'un travail mené par plusieurs associations (Relier, CREFAD, Terre de Liens, l'Arban...). Une première étape de ce projet a eu lieu à l'été 2018, lors d'une rencontre de trois jours intitulée "Tiers-lieux sans but lucratif : des espaces de transformation économique et sociale ?". Transrural initiatives a réalisé un dossier qui "retrace leurs échanges et questionnements, rend compte des pratiques qui ont été documentées et, plus largement, de ce que peuvent être ces tiers-lieux, leurs dynamiques et en quoi ils sont à même de faire émerger de nouveaux communs dans les territoires".
Banalisation des EPCI "XXL" pour l'Assemblée des communautés de France (ADCF), "géantes ruralisées" pour La Lettre du Cadre territorial. L'impression de "grandeur" s'accompagne de la crainte d'un certain éloignement, note La Gazette. Si bien que "les nouveaux grands ensembles ne peuvent se contenter des instances traditionnelles" et que les gouvernances doivent être repensées "à travers différentes formes d'orchestration, plus ou moins participatives, ou de nouveaux découpages territoriaux, infracommunautaires". Une option retenue par exemple par Loire Forez Agglomération, qui a découpé son territoire en trois "pôles" pratiquement égaux, chacun divisé en deux secteurs avec élus référents et agents animateurs territoriaux attitrés. D'autres ont inventé un poste de DGA "chargé de la proximité et de la coopération territoriale".
Par ailleurs, l'ADCF classifie à présent les intercommunalités en cinq types : grand urbain (Saint-Étienne, Valence...), relais de croissance régionaux (Bourg-en-Bresse, Chambéry, Roanne...), pôles intermédiaires (Montbrison, Moulins, Vichy, Le Puy-en-Velay, Aurillac, Thonon...), bassins de ville petites villes (Saint-Pourçain-sur-Sioule, Saint-Flour, Issoire...), hyper-rural (Diois, Pays de Tronçais...).
L'Institut français d'opinion publique (Ifop) a réalisé une étude pour Familles rurales. Cette enquête révèle un décalage de perceptions entre une opinion qui associe d'abord la ruralité à des difficultés socio-économiques (46 % des citations des Français) et des ruraux qui, dans leur quasi-totalité, se disent satisfaits de vivre dans le monde rural et l'associent spontanément à une qualité de vie remarquable (62 % des citations des ruraux). Les ruraux expriment néanmoins un sentiment d’abandon lié à un recul des services publics et à l'origine d'un pessimisme marqué vis-à-vis de l'avenir (56 % des ruraux sont pessimistes au sujet de leur avenir contre 49 % des Français). L'étude révèle par ailleurs une réelle attractivité des territoires ruraux (vivre à la campagne, y créer une entreprise) qui apparaissent en phase avec les aspirations des Français pour une meilleure qualité de vie. Mais cette attractivité est conditionnée par la présence de services de proximité et de solutions de mobilités.
La conciergerie seniors de Valenciennes, ouverte en 2014, est dédiée aux 8 000 habitants de plus de 60 ans de la ville, qui s’est appuyée, pour la créer, sur le travail prospectif de son conseil de seniors. Sur le modèle d’une conciergerie, le centre communal d’action sociale (CCAS) leur propose une large palette de services qu'il facture de 8,75 à 35 € : portage de repas, accompagnement aux courses, petit bricolage. Il propose également le lavage et repassage de linge, du dépannage à domicile et du jardinage, cette fois-ci réalisés par des entreprises sélectionnées dans le cadre d'un marché public.
A travers Le Hub, La Poste décrypte les nouvelles expériences clients. Dans un article, il relate des démarches pour venir à la rencontre des clients... en camion tout en utilisant les dernières inventions des nouvelles technologies. Toyota imagine ainsi des cabines d’essayage autonomes se déplaçant jusqu’au domicile des clients. D'autres véhicules autonomes sont prototypés pour amener des produits au plus près des consommateurs (ex : fruits et légumes et plats cuisinés). Allianz France a annoncé de son côté le lancement de sa première agence mobile en Lozère : un véhicule aménagé de 15 m2, doté d’une informatique autonome, permettant d’apporter les mêmes services que ceux d’une agence traditionnelle. Depuis 2018, un "Poste Truck" stationne chaque matin à Saint-Étienne-de-Chigny (37), où l’ancien bureau de poste a fermé il y a 10 ans, et propose de déposer ou retirer un colis, acheter des timbres, envoyer un recommandé… Et dans l’Aisne, les services publics se rapprochent des habitants en camping-car pour proposer un accompagnement dans leurs démarches administratives (impôts, retraite, Pôle emploi, allocations familiales).
La SCIC Coopérative des Tiers-Lieux a rédigé un rapport à la fois bref (15 pages) et très instructif pour comprendre l'éclosion/l'évolution des tiers-lieux, leur apport au(x) territoire(s) et les relations entre pouvoirs publics et tiers-lieux. Bien documenté sur la base d'une enquête en Nouvelle-Aquitaine (objectif politique affiché de 300 tiers-lieux en 2020, et que "chaque néo-aquitain [puisse] trouver une solution de travail à distance, des propositions de collaboration et de partage avec d’autres, un lieu d’émancipation pluridisciplinaire à proximité de chez lui"), le document avance des pistes à destination des élus et de l'ingénierie pour favoriser de la manière la plus adéquate l’émergence d’un (ou plusieurs) tiers-lieux dans son territoire. On notera également un référentiel métier très complet de facilitateur de tiers-lieu, présentant des compétences que des agents de développement local pourraient bien reconnaître !
A Lourmarin (1150 habitants, Vaucluse), installée dans l’ancienne coopérative de fruits et légumes, La Fruitière numérique cherche à contrer l’e-exclusion et à sensibiliser au numérique, mais a également su s’adapter aux besoins de l’économie locale. Ouvert aux habitants, touristes, professionnels, entreprises et organismes publics, ce tiers-lieu propose un Fablab à la pointe de la technologie, un EPN, des lieux collectifs et un accompagnement par des professionnels. La Gazette en fait le portrait.