"Il est désormais nécessaire d'aborder la mobilité comme thème majeur de la transition énergétique, et surtout de traduire cette approche du point de vue de l'action locale", écrit le CLER (Réseau pour la transition énergétique), qui propose ainsi dans une publication une nouvelle approche de la mobilité à la fois soutenable du point de vue de la transition énergétique, et positive en termes de développement local. Cette approche est illustrée par des retours d’expériences d’acteurs locaux qui mettent en œuvre des projets structurants en matière de mobilité durable, y compris en milieu périurbain et rural.
En tant qu’autorité organisatrice des transports, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a créé MOV’ICI, une solution de covoiturage gratuite, accessible en ligne et en temps réel. Cette nouvelle application succède à Covoit’OùRA!, déjà lancée par le Conseil régional en 2016. Chaque passager ou conducteur peut ainsi voir instantanément les covoitureurs possibles sur son trajet et se mettre en contact avec eux. MOV’ICI permet également de produire des justificatifs et ainsi certifier un trajet effectué.
En 2016, La communauté de communes du Thouarsais (31 communes, 36 400 habitants) a acheté et réparti 26 vélos électriques et 10 vélos classiques sur sept communes dans des points de location bien choisis : épiceries, garages et base de loisirs. Objectifs : combattre les fausses idées sur la faible autonomie du vélo électrique et démontrer qu’il est possible de l’utiliser à tout moment de l’année. Quel intérêt financier pour les commerçants ? Quelle nouvelle image pour le territoire ? Quels nouveaux liens entre les habitants ? Et quel impact sur l'utilisation de la voiture pour des petits trajets ? Réponses dans un article de Territoires conseils.
Déménager pour trouver un nouveau travail quand on vit dans une zone sinistrée ou attendre des pouvoirs publics qu’ils redynamisent les territoires délaissés ? A la demande du CGET, une enquête nationale du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) portant sur le lien entre territoire et opportunité d’accomplissement personnel du point de vue des Français donne, selon La Gazette, "des pistes de réponse tout en soulignant l’urgence de la situation". "Si l’approche individuelle de la mobilité des résidents dans des territoires délaissés a eu les faveurs de l’État ces dernières années, continue l'hebdomadaire, les résultats de l’étude poussent plutôt à renforcer l’attractivité des zones les moins favorisées."
"La mobilité durable est un enjeu économique, social, environnemental et politique majeur dans les territoires à faible densité de population", écrit La fabrique écologique dans une note publiée à l'été 2017. Et si ces territoires sont des lieux d'innovation dans le domaine de la mobilité, il est nécessaire selon cette fondation d'y consacrer attention, énergie et moyens pour que les initiatives s'étendent et se généralisent. Elle propose trois pistes pour une mobilité durable dans les territoires peu denses : redonner au vélo une place cohérente et organisée dans les solutions de mobilité, favoriser la voiture partagée pour les déplacements plus longs, repenser la gouvernance des mobilités.
La Communauté de communes de Thouarsais rassemble une population de 36 382 habitants sur un territoire plutôt rural dans les Deux-Sèvres. En cohérence avec une démarche de transition énergétique transversale, le territoire a souhaité travailler sur les questions de mobilité, en mettant en place un service local adapté au milieu rural : le service de location de vélos et de vélos à assistance électrique (VAE) chez des partenaires locaux. Objectifs : proposer une solution de mobilité alternative en milieu rural, donner aux habitants l’opportunité de tester le VAE pour leurs trajets quotidiens, proposer une offre touristique complémentaire en cohérence avec les boucles cyclables. Une fiche d'expérience complète, réalisée par le CLER - Réseau pour la transition énergétique, est disponible en ligne (modalités de mise en œuvre, résultats, difficultés identifiées...).
"Qui sera le "Blablacar du quotidien" ?" C'est le titre d'un article publié le 6 mars 2017 par trois chercheurs dans la revue Métropolitiques, qui interroge pourquoi, alors que la pratique est bien établie pour des trajets de longue distance, le covoiturage peine à s’imposer pour les mobilités du quotidien. Jugeant que les initiatives actuelles pour le covoiturage du quotidien émanent essentiellement d’acteurs privés, les auteurs estiment "qu'il est désormais nécessaire de passer à l'institutionnalisation et à la territorialisation" de ce type de covoiturage qui offre un potentiel encore largement sous-exploité.
Les difficultés de mobilité quotidienne des Français constituent un obstacle majeur à l’accès à l’emploi, indiquent les résultats de l'enquête "Mobilité et accès à l'emploi" réalisée par le Laboratoire de la Mobilité Inclusive et publiée le 18 janvier 2017. Ce think tank, créé à l’initiative du groupe Total et de l’association Wimoov, révèle notamment que près d’1 Français sur 4 et 1 jeune sur 2 déclarent avoir déjà renoncé à un travail ou à une formation faute de moyen pour se déplacer. Selon l'enquête encore, près d’1 Français sur 5 déclare avoir déjà renoncé à se rendre à un entretien d’embauche ou dans une structure d’aide à la recherche d’emploi faute de moyen pour se déplacer ; une perception qui explose parmi les populations les plus jeunes et socialement les plus fragiles.
La revue Environnement & Technique publie un dossier sur la mobilité dans les territoires ruraux, accessible à l'achat, dont chaque article est en ligne. Ceux-ci présentent : un tour d'horizon des enjeux, un "bouquet de possibilités" comme alternative au tout voiture, la piste du télétravail comme outil pour aider les collectivités à agir contre les congestions et relancer l'économie locale, les plans de mobilité d'entreprise (PDE) pour encourager le covoiturage domicile-travail, et des outils de la politique d'urbanisme pour aider les collectivités à agir sur la mobilité.
Le Cerema Centre-Est a rédigé le rapport final d’une étude menée dans les pays frontaliers des Alpes, sur les modes de mobilité durable dans les régions alpines isolées et peu peuplées. Une cinquantaine d’initiatives en faveur de la mobilité durable ont été identifiées : optimisation de l’offre de transport public, services d’autopartage, location de vélo, information et éducation à la mobilité, services contribuant à réduire ou à éviter la mobilité individuelle… Les retours d’expérience des mesures analysées, l’examen de leurs forces et faiblesses, l’évaluation de leur reproductibilité dans d’autres territoires, ont permis de formuler des recommandations visant à favoriser l’émergence et la pérennisation de solutions de mobilité durable dans les régions peu denses.