La loi d'orientation des mobilités de 2019 offre la possibilité aux communautés de communes de prendre la compétence mobilité, par délibération du conseil communautaire avant le 31 décembre 2020. Près de 900 communautés de communes, sur les 1 000 existantes, ne sont actuellement pas AOM et sont donc concernées. L'Assemblée des communautés de France (AdCF) a publié avec Transdev un premier document juridique et pratique sous forme de 18 questions-réponses afin de les éclairer dans leur choix.
La Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme et la plateforme Wimoov ont publié fin janvier 2020 une enquête nationale et trois zooms territoriaux qui dressent "un état des lieux des pratiques des Français, allant de l'équipement des ménages aux impacts sur la vie quotidienne, de la dépendance à la voiture au déploiement des nouvelles solutions plus écologiques, de l'efficacité des transports collectifs aux obstacles rencontrés par les différentes catégories de population en fonction des territoires…" Cet outil, qui sera reconduit chaque année, vise à mesurer l'évolution de la mobilité des Français, dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation des mobilités. L'objectif : "recenser les moyens et alternatives proposés, pour transformer une politique de transport qui enferme les plus précaires dans les difficultés et nourrit la crise écologique".
L'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs est prévue en décembre 2020. Fin 2019 est née à Cajarc (1 125 habitants, Lot) la SCIC Railcoop, à l'initiative du maire, de citoyens et de membres de collectifs locaux. "Concrètement, rapporte La Dépêche, dès l'obtention de sa licence ferroviaire et de son certificat de sécurité, Railcoop devrait faire rouler dès fin 2021 des trains sur le réseau ferré national, à l'instar de la SNCF. Ses offres ferroviaires seront en revanche co-construites avec l'ensemble des acteurs souhaitant s'investir pour le ferroviaire sur leurs territoires (particuliers, entreprises, associations, collectivités locales…)."
Elle a été publiée au Journal officiel du 26 décembre 2019. La Gazette rappelle que si "la possibilité d'expérimenter de nouvelles solutions de mobilités en zone rurale a notamment été supprimée, le ministère de la Transition écologique et solidaire [a] cependant annoncé sa volonté de l'inclure « dans de prochains véhicules législatifs »." En matière de gouvernance, la loi donne "un rôle clé au tandem formé par les régions et les intercommunalités" : aux premières de coordonner les compétences "mobilité" de l'ensemble des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) sur leur territoire régional, et signer avec elles des "contrats opérationnels de mobilité", aux communautés de communes de se saisir - ou pas - de la compétence AOM avant le 31 décembre 2020 (le cas échéant, les régions prendront le relais). Les métropoles, communautés urbaines, communautés d'agglomérations, et la métropole de Lyon ont de fait un rôle d'AOM. Cette compétence permet d'intervenir dans six domaines principaux : transport régulier, à la demande, scolaire, mobilités actives, partagées, mobilité solidaire. La loi doit encore se traduire par une centaine de décrets et ordonnances.
Une association de chercheurs (qui est aussi un cabinet d'études) a observé les effets produits par le nouveau réseau de bus gratuit de l'agglomération dunkerquoise, scrutant à la fois les modifications de comportements des habitants en matière de mobilité mais aussi ce qui avait changé dans leurs vies quotidiennes, leurs vies professionnelles, leurs interactions sociales, leurs façons de consommer ou encore de pratiquer et de considérer la ville… En septembre 2019, ils ont remis à la collectivité un rapport, dont les principaux résultats sont évoqués dans un article du magazine en ligne Urbis : plus forte utilisation du bus, mise en vente d'une voiture ou renoncement à l'achat d'une voiture, perception du gain de pouvoir d'achat, renforcement de la multimodalité...
Pour remédier à l'absence de ligne de bus régulière, la commune d'Ayen (750 habitants, Corrèze) a misé sur le covoiturage de proximité. Au départ adossé à des bons d'achat d'essence, il est à présent lié à une monnaie locale acceptée dans 22 commerces des alentours. Ce covoiturage de proximité s'adresse notamment aux personnes, souvent âgées, qui n'ont pas de voiture et souhaitent se déplacer pour des soins ; il inclut les personnes n'ayant pas d'accès à Internet. Récit de l'action dans un article du Courrier des maires.
Après avoir déployé une plateforme de covoiturage en 2011 et un système d'autostop organisé en 2017, la communauté de communes et le parc industriel de la Plaine de l'Ain veulent lancer un appel d'offres pour un marché d'exploitation qui agrège toutes ces solutions, rapporte la Banque des Territoires. Dès 2019, une plateforme connectée des mobilités est expérimentée sur site.
Les mobilités quotidiennes pour le travail ont connu de nombreux changements ces dernières décennies en France. Deux chercheurs s'y sont intéressés en partant d'une enquête déplacements réalisée en 2012-2015 dans l'ex-région et en scrutant certaines formes de mobilités atypiques liées à la désynchronisation des temps de travail : actifs sans lieu de travail fixe, travaillant à domicile, loin du domicile, en dehors de la région, actifs arrivant tôt sur le lieu de travail, repartant tard, s'y rendant en heure creuse de journée. Ils concluent que "la voiture apparait aujourd'hui comme le seul mode de transport à même de réaliser ces mobilités atypiques liées au travail et, donc, de répondre aux nouvelles exigences spatiales et temporelles des modes d'organisation du travail, ce qui n'est pas sans poser de problèmes en matière de durabilité environnementale, économique et sociale."
145 millions de tonnes de marchandises franchissent les Alpes chaque année, un chiffre en croissance. Lorsqu'ils sont routiers, ces flux ont des conséquences environnementales négatives. Le report modal vers le transport ferroviaire est donc souhaité par de nombreux acteurs, mais tous les États n'y consacrent pas le même volontarisme. Alors que la France a vu sa part de marché sur les trafics alpins fondre en 30 ans et que le mode ferré y est en déclin, la Suisse est parvenue à reporter une partie du trafic transalpin de la route vers le rail et son exemple commence à être imité. Pour la France, faut-il se résigner, interrogent deux chercheurs, qui pointent les conditions du succès suisse ?
Les Assises Prospectives du Covoiturage étaient organisées fin 2018 par la métropole de Lyon, en partenariat avec Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement (AURA-EE), dans le cadre du programme européen COGO. Évènement national, il avait vocation à faire découvrir la richesse des expérimentations de covoiturage courte-distance et d'imaginer les modèles de demain. Des actes sont à présent en ligne. On y trouve des éléments sur les modèles économiques, les nouveaux modèles de gouvernance public-privé, la place à laisser/retirer à la technologie, des conseils pour massifier les usages, des exemples de solutions en milieu rural (Rezo Pouce, Ecosyst'M, Ptit Roger).