Fin 2017, un colloque réunissait les PNR à Mulhouse pour explorer les nouveaux enjeux des relations entre Parcs et territoires urbains et construire des propositions qu’ils porteront lors de leur Congrès 2018 (les 10 et 11 octobre 2018 dans le Parc naturel régional du Pilat) consacré précisément à ce thème. Des actes de cette rencontre sont à présent en ligne.
Ce cadrage scientifique de Monique Poulot, professeure de géographie à l'Université Paris Nanterre, complète un récent dossier en ligne consacré aux espaces ruraux et périurbains, sur le site de Géoconfluences. C'est l'occasion pour elle de faire un point sur la place de ces espaces dans la géographie française actuelle, détectant "un intérêt nouveau de la discipline pour le rural, catégorie en réélaboration à l’heure de l’urbain généralisé et du retour du fait alimentaire, comme en témoigne sa mise au programme des concours de l’enseignement à partir de 2019". Une lecture riche d'enseignement sur la perception et la réalité du rural, et sur des débats actuels, aussi bien scientifiques que politiques.
C'est le titre d'un dossier du magazine de la Fédération des Parcs, qui constate que de nombreuses évolutions conduisent à penser que "la notion même de « ville-porte » est dépassée" et que "la séparation en catégories urbain et rural ne fonctionne plus". D'où alors le fait "d’imaginer une nouvelle interdépendance, plus égalitaire, entre ville et campagne et cela passe par de multiples entrées aussi diverses mais imbriquées que possible", au nombre desquelles : l'alimentation, la mobilité, l'énergie, les communications, voire "vendre l'ingénierie Parcs".
A noter que le prochain congrès des Parcs se tiendra sur ce thème en octobre 2018 dans la Loire. En préparation de cet évènement, Cap Rural, avec le réseau des PNR Auvergne-Rhône-Alpes, organise des sessions d'exploration sur le maillage de l'ingénierie aménagement/développement, urbain/rural. Cap Rural restituera ces travaux le premier jour du Congrès lors du Marché aux initiatives et dans la revue Regards croisés (n°13, sortie en septembre 2018).
Géoconfluences - publication en ligne proposée par la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) et par l'École Normale Supérieure (ENS) de Lyon - a livré en avril 2018 une série d'articles scientifiques sur le rural et le périurbain. On y trouve notamment une lecture critique des référentiels statistiques pour le classement des espaces ruraux, des définitions des concepts de périurbain et de périurbanisation, des zooms sur la gentrification rurale, le lotissement, l'habitat informel ou encore la recomposition de l’offre commerciale.
Titre déformé d'un article, "conçu comme un essai" par ses auteurs Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti (Université de Poitiers), intitulé réellement "La mythologie CAME (Compétitivité, Attractivité, Métropolisation, Excellence) : comment s’en désintoxiquer ?". Celui-ci entend déconstruire "l’émergence d’une mythologie séduisante dans le champ du développement économique : l’approfondissement de la mondialisation plongerait l’ensemble des territoires face à un impératif de compétitivité, seules quelques métropoles pouvant rivaliser pour attirer les talents et les leaders de demain, métropoles qu’il conviendrait donc de soutenir en concentrant les efforts sur l’excellence." Et propose une analyse des différents composants de la CAME ainsi que quelques éléments de réflexion sur des alternatives envisageables.
Plusieurs travaux d'Éric Chauvier concernent des objets urbains (le périurbain, des équipements, les grandes agglomérations...). Interrogé dans la revue Tous urbains sur sa nouvelle publication, La Petite Ville, où l'anthropologue s'intéresse à "un pôle urbain secondaire", l'auteur livre une analyse sur la "manière de gérer, de manager les territoires, comme on le fait dans les entreprises". Il décrit encore "l’effacement de l’urbanité qui se produit dans les petites villes ainsi que le lien avec une certaine forme de frustration, qui creuse le lit des controverses entre métropoles et territoire périphérique". Dans "un contexte de perte de savoir-faire", il regrette que "la valorisation du patrimoine, urbain, naturel ou agricole ne figure pas (...) dans les priorités". Mêlant recherche et intimité, les propos dressent des constats mais également des pistes d'action.
Tél était le titre des 10èmes universités d'été (2017) des directeurs généraux d'intercommunalité qui cherchaient, "à l’aune de l’intensification du processus de métropolisation", à repenser "la problématique de la cohésion territoriale", tablant que "l’intercommunalité peut être une réponse localisée et adaptée (...) précisément parce qu’elle rend possible une solidarité multi-territorialisée." On pourra retrouver dans les actes l'intervention du chercheur Frédéric Gilli, qui s’est attaché à décrypter les dynamiques métropolitaines contemporaines et leurs impacts sur le développement des territoires qui les entourent. Et retrouver régalement la conception de deux DGS et les leviers mis en œuvre au sein de leur métropole pour accompagner les territoires situés hors de leur zone d’influence.
L’Institut d’Auvergne du Développement des Territoires (IADT) organisait à l'automne un colloque sur ce thème, coorganisé avec l’UMR Territoires, le CNFPT Auvergne et avec le soutien de l’ADGCF Auvergne-Rhône-Alpes. Des actes très fournis (textes, vidéos) sont à présent en ligne. On y trouve de nombreuses interventions de chercheurs et d'acteurs, notamment sur la recherche d'un projet de territoire pertinent dans un EPCI XXL ou sur les nouvelles relations et coopérations villes-campagnes.
De quoi est faite la richesse des territoires ? Quels sont les secteurs économiques qui en sont à l’origine ? Comment les richesses produites circulent-elles entre territoires ? Sur la région Grand Est, l'Agence de développement et d'urbanisme de l'agglomération strasbourgeoise (ADEUS) a demandé à Magali Talandier (Université Grenoble-Alpes) d’apporter des réponses à ces questions. Les conclusions insistent notamment sur l'importance de la sphère d'intermédiation (ensemble des activités qui fournissent des biens et des services aux activités exportatrices et/ou de consommation) aux côté des sphères productives et présentielles, et sur "un fait majeur (...), à savoir que la production des richesses et leur captation ne sont pas forcément connectées, et par conséquent qu’il il y a autant d’enjeux pour un territoire à créer des richesses qu’à capter celles qui circulent."
Pour Sol et Civilisation : "loin d’être désuète, la vieille question des relations villes-campagnes se renouvelle au prisme des enjeux environnementaux, sociétaux et économiques contemporains". C’est dans cette perspective que le think tank a souhaité ré-explorer cette thématique à l’occasion de ses deux dernières assises, en interrogeant la place des campagnes dans les dynamiques contemporaines et les modalités de leurs relations avec les villes et les métropoles. Quel est le bilan de la situation en 2017 ? Sommes-nous engagés sur la voie de ces nouvelles relations ? Quelles réalités observons-nous ? Quelles dimensions reste-t-il à explorer ? Une publication, intitulée Chemins de campagne, la ville autrement, tente de répondre à ces questions.