Des solutions créatives pour le logement rural
Des expériences originalesse développent pour aider les plus jeunes et les plus mobiles à se loger, réduire l'inconfort de certaines habitations, favoriser la convivialité et l'entraide...
Des expériences originalesse développent pour aider les plus jeunes et les plus mobiles à se loger, réduire l'inconfort de certaines habitations, favoriser la convivialité et l'entraide...
C'est sous ce titre que l'Institut Paris Région organisait un évènement le 26 novembre 2020, en partenariat avec l'ANCT, entendant par franges franciliennes les territoires situés en limite de l'Île-de-France. Au regard d'études récentes, les organisateurs souhaitaient en tirer des enseignements pour la caractérisation de ces territoires et s'interroger si, "avec le renforcement des coopérations et solidarités territoriales, les franges franciliennes [peuvent] tirer leur épingle du jeu ?" Plusieurs ressources sont à présent en ligne, notamment un diaporama intitulé "Les franges heureuses : villes, villages, hameaux dans les métropoles", qui donne des clés pouvant servir à d'autres territoires.
En France, qu'en est-il de la justice spatiale dans le contexte de la métropolisation, particulièrement à l'échelle régionale ? Le géographe Régis Keerle invite notamment dans un article à considérer autrement la centralité pour "ouvrir le champ des possibles de l'équité territoriale", à revoir les logiques reposant sur "l'articulation dominant/dominé historiquement adossée à la hiérarchie urbaine", à esquisser un partenariat des centralités.
"Ils ont longtemps été décriés (pour leur dépendance à la voiture, leur propension à surconsommer du foncier…). Paradoxalement, ils n'ont encore été l'objet d'aucune politique publique nationale spécifique. Du côté des professionnels, peu d'architectes, urbanistes ou de paysagistes s'y sont intéressés et investis. Y habitent pourtant une fraction non négligeable de la population française (plus de 40%). « Ils », ce sont les espaces périurbains et ce qu'il est convenu d'appeler les « campagnes urbaines ». Les reproches qui leur sont adressés ne sont pas infondés, mais ne sauraient faire oublier cette autre réalité : ces mêmes espaces recèlent un potentiel insoupçonné (du moins pour ceux qui ne les fréquentent guère), en termes de développement économique, mais aussi de cadre de vie. Outre l'actualité relative à la « France des ronds-points » et à la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, l'objectif ZAN (Zéro Artificialisation Nette) fixé par les pouvoirs publics, amène à les considérer avec plus d'attention. Et s'ils étaient non pas le problème, mais un début de réponse à bien des problèmes ?" Le programme Campagnes urbaines du PUCA s'enrichit d'une nouvelle publication et de six podcasts sur la vie dans les lotissements.
C'est le titre d'une publication, diffusée en 2020 par le groupe Caisse des Dépôts, qui vise à analyser les nouvelles relations villes-campagnes au regard de la gouvernance des flux de matières et d'énergies renouvelables. Deux logiques relationnelles de natures différentes sont analysées : d'une part des relations de sécurisation de l'accès des villes aux ressources des campagnes (les campagnes seraient alors des territoires "servants" des villes), d'autre part, des relations de mutualisation des ressources entre villes et campagnes (une ou plusieurs villes et campagnes s'associant entre elles et permettant aux acteurs locaux de tirer mutuellement profit de cette situation).
"Les postures critiques vis-à-vis de la ville et de ce qu'elle nous révèle de nos modèles socio-économiques ne faiblissent pas", note l'universitaire Magali Talandier, si bien que certaines voix annoncent un futur exode urbain. La chercheuse se demande alors "à quoi ressemblerait cette France post-exode-urbain" et propose pour y répondre une extrapolation de la situation actuelle à partir de la France de la fin du XIXe siècle, lorsque la population française était répartie de façon plus homogène. Dans cet exercice, la population de 2017 est alors répartie entre les communes, au prorata du poids qu'elles occupaient en 1876. "Si l'on projette un scénario de dé-densification massive des espaces urbains pour revenir à cette géographie en apparence plus égalitaire, quelles seraient les variations de population et les conséquences pour les territoires ?" Quelques réponses : Murat (15) verrait sa population passer de 1 880 habitants à 5 900 (et devrait alors construire 1 900 logements de 70 m2 ou bien 40 immeubles de huit étages) ; de son côté, Romans-sur-Isère (26) perdrait plus de 10 000 habitants.
"Lors de la récente crise sociale des gilets jaunes, une politique publique a souvent été incriminée : l'aménagement du territoire. C'est à lui que l'on a imputé tout à la fois la périurbanisation, le tout-automobile, la décomposition des liens sociaux… Mais en quoi l'aménagement du territoire consiste-t-il ? En quoi diffère-t-il de l'urbanisme ou de l'équipement ?" L'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville, L'Institut Paris Région et le comité d'histoire du ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales organisaient en 2019-2020 un cycle de conférences sur les "cultures de l'aménagement", du XVIIe siècle à aujourd'hui. Il est possible de revoir/réentendre ces différentes rencontres.
"Quitter la grande ville ? De plus en plus de monde y pense. Mais pour aller où ?" interroge Jean-Laurent Cassely. "L'hyper-ruralité, les grandes couronnes et les villes moyennes de sous-préfecture sont en passe de devenir les nouvelles frontières de la quête de sens d'une génération qui n'aura jamais de résidence secondaire et ne pourra guère espérer se loger décemment dans les métropoles". Avec une vision réductrice, provocatrice et... amusante, le journaliste propose une typologie des destinations pour trois types de familles : la famille collapso, ou la campagne en mode projet ; la famille rural chic, ou la campagne aux normes Instagram ; la famille France périphérique, ou le grand retour des villes moyennes.
Pour atteindre un revenu suffisant, les néoruraux doivent souvent mener de front plusieurs activités professionnelles, qu'il s'agisse de néopaysans ou de rurbains (ces derniers travaillant à la fois à la campagne et dans des zones urbaines). Ils sont peu visibles aux yeux des institutions et de la communauté locale. Or dans ces conditions, peu d'organisations sont à même de les accompagner et de les aider. L'accompagnement est pourtant indispensable. Une situation atypique qui, sur leur territoire et dans leur entourage, suscite la confusion, parfois la réprobation et les exclut également des statistiques et des aides éventuelles. Cette invisibilité est le sujet de recherche de la géographe Hélène Tallon, qui a décrit les causes de ce syndrome d'invisibilité lors d'une rencontre en février 2020 de l'Agora des Colibris.