Ce projet européen a été développé simultanément dans quatre pays, dont la France, entre septembre 2016 et avril 2020. Il visait à caractériser la vulnérabilité des exploitations agricoles (grandes cultures, élevage, cultures pérennes) face au changement climatique et d'identifier des mesures d'adaptation durables. Plusieurs ressources sont désormais disponibles pour les agriculteurs, les techniciens, les responsables de la formation agricole, les entreprises agroalimentaires, les élus et décideurs...
La loi EGalim (2018) fixe un objectif de 20 % minimum, en valeur, de produits bio ou en conversion dans la restauration collective d'ici 2022. Atteindre cet objectif nécessite d'évaluer l'offre disponible sur le territoire en AB et de projeter les effets d'un changement de production agricole et d'alimentation permettant de répondre aux besoins de la restauration collective. Des dispositifs pour appuyer ces démarches existent, tels que la structuration de filières biologiques territorialisées ou bien les projets alimentaires territoriaux (PAT). Dans une courte publication de 2020, la DRAAF Occitanie met en avant différentes initiatives bio territoriales, ainsi que les bonnes questions à se poser avant de passer à l'action (ex : une grille d'autodiagnostic qui permette de faire le point : où en est mon territoire ? Comment aller plus loin et quels sont les leviers d'action possibles ?).
Terre de liens et INRAE ont lancé fin septembre 2020 une plateforme numérique visant à aider collectivités et citoyens à préserver les terres agricoles et à installer des agriculteurs. Elle est organisée sous forme de fiches expérience de projets fonciers menés à l'initiative ou avec le soutien des collectivités territoriales. Possibilité de filtrer, par exemple pour rechercher par dispositif ou type d'action (acquisition foncière, animation foncière, association foncière, document d'urbanisme, espace-test, ferme communale ou intercommunale...).
Le 30 juin 2020, le Comité Technique Régional du programme de coordination de la capitalisation des GIEE et groupes Ecophyto 30 000 organisait une webconférence pour faire un état des lieux et bilan des collectifs d'agriculteurs en transition agro-écologique en AuRA. Plusieurs ressources sont accessibles en ligne, notamment un livret réunissant 73 fiches de présentation de ces collectifs.
"En Auvergne-Rhône-Alpes, 1 570 exploitants agricoles se sont installés en 2018", selon le service statistique Agreste. Des installations qui ne compensent toutefois pas les arrêts d'activité. Si les départs sont pleinement renouvelés dans les exploitations d'élevage hors sol, précise la publication, ce n'est pas le cas dans les autres productions, notamment en élevage bovin. On y relève également que la population des nouveaux exploitants se féminise et rajeunit.
"Le développement de l'agroécologie est une alternative souhaitable à l'agriculture « conventionnelle » pour engager la transition de notre système alimentaire vers la durabilité, écrit France Stratégie, qui s'interroge : mais est-elle rentable ?" Pour y répondre, cette institution placée auprès du Premier ministre s'est livrée à une étude "qui passe au crible de la littérature scientifique et de la modélisation vingt-trois référentiels relevant de l'agroécologie" (AB, MAEC, HVE...). Une des conclusions : "l'agriculture biologique apparaît en particulier comme la plus performante d'un point de vue économique et environnemental aujourd'hui."
Le Gouvernement a présenté le 3 septembre 2020 le plan de relance doté de 100 milliards € destiné au redressement de l'économie dans le cadre de la crise sanitaire. Ses trois priorités affichées sont : transition écologique, compétitivité et cohésion. Le plan de relance consacre 1,2 milliard € spécifiquement à la transition agricole, à l'alimentation et à la forêt, sur des ressources budgétaires entièrement nouvelles ; à cela s'ajoutent les mesures transversales du plan de relance dont bénéficieront les agriculteurs et les industries agroalimentaires, notamment celles portées par le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance et par le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Un premier appel à projets "pour favoriser l'autonomie et la résilience de l'industrie française, dans lequel figure le secteur agroalimentaire", est déjà ouvert (candidature avant le 17 novembre).
En 2018, des éleveurs lozériens du plateau de l'Aubrac se sont lancés dans la culture de la pomme de terre afin de répondre à la demande des restaurateurs d'une production locale pour la confection de l'aligot. Accompagnés par la Chambre d'agriculture de Lozère, ils ont créé une marque et mis en place une organisation collective pour la commercialisation. Récit du projet et de la mise en place d'un collectif de 12 producteurs, dans le magazine Travaux & Innovations.
L'association Tera porte le projet de construction d'un éco-village dans le Lot-et-Garonne pour - selon ses propres termes - relocaliser à 85 % la production vitale de ses habitants, abaisser l'empreinte écologique de cette production à moins d'une planète, valoriser cette production en temps et en euro via une monnaie citoyenne locale, émettre cette monnaie citoyenne sous la forme d'un revenu d'autonomie inconditionnel, permettre ainsi à ses habitants de pouvoir choisir leurs activités. Ce projet comporte une ferme (avec maraîchage en permaculture, forêt jardin, future boulangerie et gîte), un écohameau, un centre de formation à l'écoconstruction et d'autres activités économiques. "Attention, on distingue les notions d'autonomie et d'autarcie, avertit un membre du projet. On souhaite aller le plus loin possible vers l'autonomie alimentaire et énergétique, c'est vrai. Mais il ne s'agit surtout pas de se fermer au reste du monde. TERA s'inscrit pleinement dans la République et la citoyenneté !"
Les PSE en agriculture rémunèrent directement les agriculteurs pour des actions qui contribuent à restaurer ou maintenir des écosystèmes rendus par le milieu naturel (en plantant des haies, en entretenant des prairies, en préservant la qualité de l'eau...) au travers de contrats passés avec les collectivités, associations, entreprises... Le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a diffusé trois guides opérationnels en 2020, destinés respectivement aux acteurs privés, aux collectivités territoriales et aux services de l'État afin d'apporter des réponses aux questions auxquelles sont confrontés la plupart des acteurs qui s'intéressent aux PSE (ex : comment construire un dispositif fonctionnel ? quelles ressources financières mobiliser pour construire et financer les dispositifs ? comment gérer le dispositif... ?). De son côté, Travaux et Innovations revient sur le projet LabPSE, porté par Trame, et présente différentes formes de PSE, notamment les plus élaborées et collectives. A lire également, un dossier de Transrural Initiatives qui questionne la notion et le dispositif de PSE, exemples à la clé, et propose des pistes d'amélioration.