La commune de Pommerit-le-Vicomte (1900 habitants, Côtes d'Armor) cherche sans succès un troisième médecin. Le 8 octobre 2015, elle a alors envoyé une délégation à la fac de médecine de Brest à la seconde édition "Généraliste dating" organisée en Bretagne. Objectif : présenter un clip vidéo devant une centaine d'étudiants, aux côtés de 21 autres communes rurales, chacune représentée par un médecin et quatre élus. 60 secondes pour séduire...
Commune de 2100 habitants, Le Sourn (Morbihan) a inauguré récemment un cabinet médical municipal où vont travailler deux nouveaux médecins généralistes et deux secrétaires médicales, tous salariés de la commune. Un projet qui a germé après le constat que le départ en retraite de l’unique médecin local risquait de fragiliser l’activité de la pharmacie, ainsi que le noyau commercial et de service du centre-bourg. Plutôt que de s’épuiser à lui chercher un successeur, la municipalité a préféré anticiper en faisant le choix de proposer une formule clef en main entièrement gérée par la commune.
La Gazette des communes a réalisé une carte interactive à partir des données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (une direction de l’administration centrale des ministères sanitaires et sociaux) : en identifiant la part de 19 catégories de spécialistes âgés de plus de 55 ans, libéraux et salariés confondus, on distingue les départements qui connaîtront le plus de départs en retraite dans les 5 à 10 prochaines années, et sont donc d’ores et déjà confrontés au défi de leur remplacement. Pour mémoire, une première exploration des données du Répertoire Partagé des Professionnels de Santé, analysées au niveau départemental, avait déjà fait émerger les départements à risque dans les 5 à 10 ans, pour les généralistes et les spécialistes, vus dans leur globalité. Focus cette fois-ci sur les risques, spécialité par spécialité, département par département (hors Outre-mer).
Présentées comme une solution aux problèmes de démographie médicale dès 2007 et soutenues financièrement par les pouvoirs publics, les maisons de santé devraient se multiplier : "créer 200 maisons ou pôles de santé supplémentaires en 2015" est en effet la mesure n°1 du comité interministériel aux ruralités présenté le 13 mars 2015. Le chiffre de 200 s’ajouterait aux 600 ayant déjà bénéficié depuis 2012 du financement de l’État. De tels établissements ne fonctionnent "que si médecins et élus s’y investissent" affirme Maires de France dans un dossier de trois pages sur le sujet. Le dossier permet de présenter différentes expériences de maisons de santé dans des territoires (Loir-et-Cher, Tarn-et-Garonne, Nièvre, Dordogne…) et des pistes pour expliquer la réussite ou l’échec de ces différentes expériences.
Dans le Vaucluse, un an après l'initiative de Caumont-sur-Durance, la mairie de La-Bastide-des-Jourdans, à la frontière avec les Alpes-de-Haute-Provence, souhaite elle aussi se doter d'une mutuelle commune. Cette initiative fait suite au constat que de nombreuses personnes ne sont peu ou pas du tout couvertes pour la prise en charge complémentaire de leurs soins. Actuellement dans une démarche d'explications auprès de la population, une consultation a été ouverte au mois de juin et le projet devrait aboutir en janvier prochain. La mairie transmettra les dossiers des habitants auprès des mutuelles qui, en retour, lui feront des propositions - dont il reviendra à la commune de déterminer laquelle est la plus avantageuse. Une centaine de personnes sont d'ores et déjà intéressées par le projet.
Domats, commune rurale de l'Yonne de 850 habitants touchée par la désertification médicale, peinait à recruter un successeur en libéral après le départ de son médecin. En cause : des horaires à rallonge et des contraintes administratives, problème récurrent en milieu rural. La commune a réagi en créant son propre centre de santé municipal qui a ouvert début octobre. Retour sur l'expérience...
La loi Hôpital Santé Patients et Territoires (2009) fait du territoire un outil pour élaborer et conduire des politiques de santé publique. Les élus des collectivités territoriales et des intercommunalités peuvent ainsi s'investir dans une démarche locale, dans la perspective d'établir un Contrat Local de Santé (CLS), avec leur Agence Régionale de Santé (ARS). Mairie-conseils publie les actes du séminaire du 22 janvier 2013 sur la mise en œuvre des CLS. De son côté, Etd publie une note restituant un travail d'observation des premiers CLS signés, avec pour objectif d'outiller les collectivités et leurs partenaires pour contractualiser dans de bonnes conditions avec les ARS.
Face au manque de médecins généralistes dans les zones rurales, les incitations à l'installation se sont multipliées l'été dernier avec trois décrets et quatre arrêtés publiés au Journal officiel. Décryptage de ces mesures, notamment de la mesure phare qui voit la création des "postes de praticiens territoriaux de médecine général" (PTMG), dont 200 sont prévus cette année en France (pas de chiffres officiels pour l'année prochaine...). En Rhône-Alpes, 24 contrats de PTMG doivent être signés en 2013.
Jusqu'à présent, la plupart des futurs médecins en stage à Roanne (42) conservaient leur logement à Lyon ou Saint-Etienne. La "maison des internes", ouverte en 2012, leur permet de s'installer vraiment sur le territoire.
Sur la communauté de communes du Cher à la Loire (41), chaque médecin assure à tour de rôle une journée de permanence qui décharge ses collègues des soins imprévus : intervention d'urgence pour une suture, une alcoolémie, une garde à vue...