Comment faciliter l’intégration socio-économique et l’accueil des ressortissants étrangers à leur arrivée ? Porté par des associations italiennes et espagnoles, en partenariat avec RESACOOP, le projet D.I.S.Co.R.S.I Migranti (pour Dialogue Interrégional sur les Services en termes de Compétences, Résidence et Santé pour l’intégration des migrants) s’intéresse aux solutions mises en place par les institutions et la société civile. Premier objectif du projet : observer les pratiques innovantes ou émergentes et les services disponibles en Auvergne Rhône-Alpes et en Catalogne, pour proposer des ajustements dans le Piémont. Un ensemble de ressources est déjà en ligne. Face à l'urgence d'un accueil adapté aux mineurs non accompagnés, l'observatoire national de l'action sociale a publié en janvier 2018 une étude montrant comment certains départements ont réussi progressivement à transformer leur offre d’accueil et d’accompagnement de ce public afin de favoriser son intégration sociale. De son côté, Transrural Initiatives publie un dossier "Repenser l'accueil des migrants dans les territoires ruraux", qui fait suite au colloque organisé par le Réseau Civam et Accueil Paysan en 2017, proposant notamment des expériences d'accueil. Enfin, deux articles pointent le rôle des médiathèques dans l'accueil et le parcours des migrants. Enfin, un autre article de La Gazette montre comment plusieurs villages auvergnats "ont fait de l'accueil de réfugiés une deuxième nature".
Le non-recours renvoie à toute personne qui ne reçoit pas - quelle qu’en soit la raison - une prestation ou un service auquel elle pourrait prétendre. Son approche s’élargit aujourd’hui à une diversité de domaines d’intervention. Entre non connaissance, non réception, non demande et non proposition, les situations de non-recours interrogent l’effectivité et la pertinence de l’offre publique, et représentent un enjeu fondamental pour son évaluation. En novembre 2017, l’Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENORE) et le CNFPT organisaient à Grenoble un colloque consacré à la lutte contre le non-recours sur les territoires. A cette occasion l’Institut National Spécialisé d’Études Territoriales (INSET) a publié un dossier documentaire sur le sujet.
Un groupe projet régional sur l’égalité femmes/hommes s’est mis en place en 2016 à l’initiative de la DIRECCTE Auvergne-Rhône-Alpes. Afin de formuler des préconisations visant à résorber les écarts constatés, le groupe a sollicité le service étude, statistique, évaluation de la DIRECCTE pour construire un tableau de bord, ayant pour objet de mesurer l’égalité entre les hommes et les femmes sur le plan professionnel en région, puis il a élargi la recherche à la perspective plus générale de l’égalité tout court entre les femmes et les hommes. L'étude est à présent disponible, avec une double vocation : constituer un outil de pilotage des politiques publiques à destination des acteurs institutionnels qui agissent pour la réduction des inégalités, et proposer un support de sensibilisation pour un large public.
Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) a lancé une série de travaux sur l’innovation territoriale en particulier sur le processus de changement d’échelle des innovations sociales. Une enquête a notamment réinterrogé les rôles de l’acteur public (collectivités...) non seulement dans son soutien financier à l’innovation, mais également dans sa capacité à favoriser la constitution d’écosystèmes territoriaux favorables à l’innovation sociale (coordination et chaînage des acteurs, articulation entre les différentes initiatives, appui à la diffusion de l’innovation...) et dans son habileté à reprendre, selon différentes modalités, des innovations qui ont fait la preuve de leur impact social positif. Un rapport en découle, signalant sur ce sujet des enjeux et des pistes concrètes de travail.
À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés des Nations unies, la Commission européenne a lancé le 20 juin 2017 l'"outil européen de profilage des compétences des ressortissants de pays tiers" (c'est-à-dire les migrants originaires de pays tiers). Destiné à la fois à ces ressortissants mais également aux organisations qui les aident à s'intégrer, cet outil prend la forme d'un éditeur web hors et en ligne. Il vise à simplifier la présentation des compétences et des besoins correspondants et à en faciliter la compréhension. Il sera bientôt disponible dans toutes les langues officielles de l'Union européenne ainsi qu'en arabe, farsi, pachtou, sorani, somali et tigrinya.
La Maison de l'Économie Solidaire du Pays de Bray (Oise), Pôle Territorial de Coopération Économique depuis 2014, a pour objectif "de créer et développer de l’activité économique et de la rendre accessible aux publics prioritaires". Elle regroupe une association intermédiaire, une SARL espaces verts, un organisme de formation, une association de services à la personne, une association de gestion des déchets, une association d'éco-construction. Et offre quelque 300 emplois à des personnes sans qualification initiale. Le Centre ressource du développement durable (CERDD) raconte comment son président, par la création d'une succession de structures aux formes juridiques différentes (association, SARL... jusqu'à la SCIC actuelle) a su développer une offre d'insertion depuis 1989 en faisant un "développement local qu'on peut définir comme empirique" et en formalisant "un écosystème d'acteurs pertinent pour répondre au développement du territoire".
Le magasine Bastamag propose un reportage à la Fabrique nomade, qui accompagne les artisans-migrants dans un projet visant à remobiliser les savoir-faire (poterie, travail du marbre, broderie...) mis de côté dans l’exil. L’association s’est donné un triple objectif : valoriser leurs compétences, changer le regard que la société d’accueil porte sur eux, et les aider à s’insérer professionnellement. De son côté, La 27ème région se fait l'écho de deux projets européens : "Place", laboratoire d'innovation mêlant migrants et société civile pour créer de nouveaux produits et services, mais aussi produire de nouveaux récits de parcours migratoire afin de faire émerger une vision positive. Et "Migrapreneurs", initié par l’association L’élan interculturel, qui vise aussi à mettre en place des dispositifs innovants d’accompagnement à la création d’entreprise à destination de jeunes migrants. Enfin, on pourra lire l'expérience de Briançon "pour un accueil des migrants réussi", relatée par Territoires conseils.
A noter : lors de la 3ème édition des journées de l’ingénierie territoriale, organisée par Cap Rural, Aradel, le Ciedel et le CR•DSU (24 novembre 2016), intitulée "Intelligence collective et territoires : expérimentons !", les participants avaient choisi leurs thèmes de travail et deux d'entre eux portaient sur l'accueil et l'intégration de réfugiés/migrants.
À l’occasion du 8 mars, le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) a publié une liste d’indicateurs clés sur la situation des femmes et les inégalités rencontrées dans les territoires ruraux, définis à partir d’un critère de densité. Les indicateurs présentés sont en rapport avec les principales thématiques liées aux droits et à la vie quotidienne des femmes : éducation, emploi, maternité, garde d’enfants, vieillissement, sport, sécurité… La note fait notamment apparaître que, dans les communes très peu denses, le taux de chômage est plus important chez les femmes que chez les hommes (+2,4 points), en particulier chez les - 25 ans (+6,2 points) ; l’emploi précaire des femmes est plus fréquent (près de 50% parmi les salariées de 20 à 24 ans).
Traiter de la fragilité des territoires, c’est prendre le risque d’un contre-pied au principe fondateur de l’égalité et oser remettre en question l’idéal poursuivi de justice territoriale. Pourtant les inégalités existent de fait. Ce déterminisme spatial, ces décrochages qui font d’un territoire une entrave quand d’autres sont vecteurs d’opportunités, représentent un enjeu pour l’action publique locale. Il faut réparer, corriger… L’arsenal des dispositifs publics en témoigne. Mais l’action suppose au préalable de mieux connaître, de prendre la mesure de la situation et d’objectiver le regard. Dans le cadre de l’atelier "caractéristiques socio-économiques des ménages" de l’observatoire de l’habitat et des modes de vie, l’agence d'urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine et ses partenaires se sont lancé un défi : bâtir un indicateur de fragilité et construire une typologie des territoires en fonction de leur degré de "vulnérabilité". Celui-ci prend en compte l’échelle communale, un cumul "mathématique" des risques, un focus sur le parc de logement et les caractéristiques socio-économiques des ménages, et l’introduction de la notion de trajectoire avec un regard rétrospectif sur la donnée.
Si les inégalités femmes-hommes se rencontrent dans tous types de territoires, elles s’expriment avec une acuité particulière dans les territoires fragiles (quartiers prioritaires de la politique de la ville et territoires ruraux), selon un rapport de 2014 du Haut-conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. De façon à mieux combattre les inégalités sexuées et territoriales dans les différentes actions qu’il soutient, le CGET conduit un travail d’observation destiné à mesurer ces inégalités. Il a publié en mars 2016 une note valorisant les principaux indicateurs résultant d’un groupe de travail piloté par le CGET : familles monoparentales, déficit de formation et sentiment d'insécurité.