Interview de Vincent Beillard et Joachim Hirschler, respectivement maire et adjoint de la commune de Saillans. Trois ans après leur élection à la tête d'une liste collégiale, ils racontent au magazine Ouishare la genèse et l'histoire de cette élection, le fonctionnement en groupe, les thèmes travaillés, la recherche de consensus... sans faire l'économie des difficultés (ex. : burn out pour tous) ou des échecs (ex. : non mobilisation des jeunes).
Des conseils de développement représentatifs de la société civile doivent être mis en place dans les intercommunalités de plus de 20 000 habitants et dans les pôles d’équilibre territorial et rural (PETR) pour donner leur avis sur le projet de territoire et, pour les EPCI, "sur les documents de prospective et de planification résultant de ce projet, ainsi que sur la conception et l’évaluation des politiques locales de promotion du développement durable". "Quelque 200 conseils seraient déjà actifs. Il en manquerait donc entre 300 et 500", rapporte Territoires conseils qui fait le point sur le sujet. "L'ingénierie citoyenne peut devenir une sorte de chaînon qui manque entre la République des experts et la décision publique", déclare un président de conseil de développement dans cet article. Mais pour fonctionner, rapporte l'auteur, il faut donner à leurs membres bénévoles un "vrai salaire : des moyens pour travailler [notamment l'appui de chargé(s) de mission] et de la reconnaissance".
Les démarches de participation des citoyens ont pris de l’ampleur ces dernières années au sein de l’État français. Pour accompagner et amplifier le mouvement, le Secrétariat général pour la modernisation de l'action publique (SGMAP) a créé une boîte à outils à destination des administrations. Des fiches (modalités, durée, coût, public visé…) présentent les différents types de dispositifs (consultation en ligne, atelier citoyen, hackathon, barcamp, open data camp, co-design de services…).
A côté d'organismes dédiés mis en place par des collectivités et des offices du tourisme, des citoyens se sont aussi lancés bénévolement dans le marketing territorial. Ils affichent avec constance et efficacité des informations concernant leur environnement, en utilisant différents outils d'Internet et des réseaux sociaux, construisant ainsi une image du territoire et participant à son e-reputation. Un article met en valeur quatre exemples de territoires qui depuis plusieurs années bénéficient de cette activité citoyenne, dont le Canton des Vans en Sud-Ardèche couvert par un Wiki qui comporte près de 12 000 pages, un blog et trois pages Facebook. Il plaide également pour un soutien à ces citoyens et pour une articulation aux actions officielles des professionnels du tourisme et des élus.
Le site lesbudgetsparticipatifs.fr a réalisé un classement 2016 des budgets participatifs les plus généreux de France. Observant les résultats, des journalistes de La Gazette ont titré leur article "Budget participatif : les petites communes sont souvent les plus généreuses". Car sur les 20 villes observées (sur 25 budgets participatifs français), trois communes de 3000 à 25 000 habitants arrivent parmi les cinq premières, si l'on met en relation le nombre d’habitants d’un territoire et son budget alloué. Le montant moyen par ville se situe à 11,83 euros avec toutefois de très fortes disparités.
La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) organisait en 2016 une journée exploratoire sur la pratique du dialogue territorial pour éviter les blocages dans les projets liés à l’eau et l’agriculture. Les objectifs : mesurer l’apport du dialogue territorial dans la construction de projet de territoire et échanger entre néo-praticiens du dialogue territorial. Des actes ont été produits et sont en ligne, proposant des ressources (les quatre piliers méthodologiques du dialogue territorial, les différentes étapes) ainsi que des points d'alerte (distinction entre diagnostic et solutions, rôle de l'animateur, question de l’évaluation). On y trouve également le décryptage de trois initiatives.
Ce guide, publié en septembre 2016 par l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse et le Groupement des Amis des Parcs naturels régionaux du Sud-Est, est composé de deux volumes : un carnet théorique et un carnet méthodologique et pratique. Le premier explique en quoi consiste la gestion participative de l'eau et quels sont ses objectifs. Différents types de démarches participatives y sont détaillés. Ce carnet aborde aussi le rôle des PNR dans la gestion participative. Le second présente des retours d'expériences de démarches participatives dans des PNR du Sud-Est ainsi que des fiches outils.
Quatre études récentes, réalisées par l’ADEME, RAEE, ARENE Ile-de-France et l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), ont été consacrées aux projets d’énergies renouvelables financés et/ou portés par les habitants et leurs collectivités. Ce qui témoigne du dynamisme actuel des projets participatifs et citoyens en lien avec la transition énergétique et la finance éthique, selon un article d'Énergie Partagée, association et outil d'investissement citoyen de production d’énergie renouvelable, qui en analyse les résultats. Trois axes sont mis en avant : "énergies renouvelables, levier de développement territorial et... de démocratie locale", "pourquoi associer les habitants et leurs collectivités à la gouvernance des projets", "la phase d'émergence et de mobilisation locale" où les collectivités ont un rôle primordial à jouer.
Dans un contexte national de développement des démarches participatives, émanant soit d’obligations légales, soit de volontés politiques, deux années d'expérimentation dans six communes de région Centre-Val de Loire entre 2013 et 2015 ont abouti à la rédaction d'un document à destination des élus, habitants et porteurs de projets pour créer son propre projet. A noter que la démarche en Centre Val de Loire a été construite et expérimentée pour répondre aux réalités des communes de moins de 1500 habitants, disposant de peu de moyens financiers et de personnel, mais bénéficiant d’une bonne connaissance par les élus et habitants de leur lieu de vie et de leur envie de s’investir pour le village.
Les différents outils et vecteurs de la participation présupposent un minimum de règles du jeu, des méthodes éprouvées, des ingénieries adaptées, une adéquation entre le sujet traité et l’outil utilisé. S’agit-il d’un cadre de participation ponctuel ou pérenne ? Doit-il refléter la diversité sociologique de la population ? À quelle échelle territoriale faut-il organiser la concertation ? Souhaite-t-on une simple réponse binaire (oui ou non) à une question unique, comme dans un référendum, ou une participation beaucoup plus engageante dans la vie civique et les projets locaux ? Le mensuel Intercommunalités, de l'Assemblée des communautés de France (Adcf), revient dans un dossier étoffé sur les différentes formes de concertation, leurs vertus et limites, en essayant d’y voir plus clair dans leurs contributions respectives à un débat public et citoyen éclairé.