Le contexte budgétaire difficile pour les collectivités entraîne nombre d'entre elles à réduire leurs aides directes aux structures artistiques et culturelles. "Ce qui ne signifie pas forcément qu'elles renoncent à toute politique de soutien", écrit La Gazette dans un dossier de huit pages intitulé "La culture en quête d'un nouveau modèle économique" qui pointe notamment "huit levier pour aider les entrepreneurs culturels". Alors qu'un glissement s'opère précisément de la création artistique et culturelle vers l'entrepreneuriat culturel, le magazine indique qu' "il s'agit d'aller, au-delà de la seule vision libérale, vers une conception coopérative et collaborative des activités au sein d'un écosystème souvent ancré dans un territoire donné".
Le Conseil départemental de l'Ardèche vient de mettre en place un fonds dédié à la sauvegarde du patrimoine rural emblématique public et privé, non protégé au titre des Monuments historiques. Ce dernier sera alimenté en partie par la redevance versée par l’exploitant de La Caverne du Pont d’Arc. Il servira à financer la restauration d'édifices et sites divers qui participent à l'identité du département (patrimoine en pierre sèche, hydraulique, industriel ou ferme traditionnelle). A noter que ce fonds s'articule avec du crowdfunding : les porteurs de projets sont invités à utiliser les plateformes de crowdfunding pour mobiliser les habitants de leur territoire, car l’intervention financière du Département sera conditionnée à l’adhésion d’une communauté d’habitants au projet de restauration.
A l'été 2016, le groupe Casino a lancé le concept VivalLivres : des bibliothèques libres d’accès, placées devant ses magasins alimentaires de proximité à l’enseigne Vival. Ces installations prennent la forme de quatre étagères de livres que chacun peut emprunter librement et gratuitement, à condition d’en déposer un autre. La première "petite bibliothèque libre" VivalLivres a été inaugurée le 25 août 2016 à Saint-Germain-Laval (1 600 habitants, Loire).
Alors qu'une équipe municipale prévoyait la construction d'une déchetterie, une partie des habitants de Fanzara (300 habitants, près de Valence) ralentissent le projet puis gagnent la mairie à la faveur d'une élection. On recherche alors un projet enthousiasmant et fédérateur, car une partie de la population s'oppose à une autre. Ce sera un festival annuel d'art mural, qui commence en 2014 : le "Miau", Musée inachevé d'art urbain et onomatopée du miaulement (Fanzara est envahi de chats), qui attire 22 graffeurs pour décorer les façades. Paris Match signe un reportage sur place pour décrypter cette expérience.
Avec Les Veillées de Pays, l'association L'Espigaou égaré a pour objectif de pallier la faible offre culturelle en milieu rural, d'amorcer une dynamique culturelle en territoire rural, de créer des espaces de lien social et de circulation de la parole, de mutualiser les moyens financiers et humains d’un tel projet sur différents territoires. Concrètement, c’est une saison culturelle qui diffuse, un weekend par mois, d’octobre à mai, des artistes chez une dizaine d’habitants-accueillants sur le territoire du Pays Vichy Auvergne (Nord Puy-de-Dôme et Sud Allier). Il s'agit de petites formes intimistes, autour des arts du conte et de la parole, qui s’adressent à tous à partir de cinq ans. Après le spectacle, ceux qui ont ouvert leur porte pour la soirée sortent leurs verres, et le plaisir se prolonge par un moment convivial d’échanges avec les artistes. Le programme de la saison 2016-2017 a été mis en ligne.
Le Transfo a relevé le défi de publier le premier répertoire des spectacles "petits formats" existants en Auvergne pouvant être diffusés dans des médiathèques et tiers-lieux (c'est-à-dire ces nouveaux - et petits - espaces gérés par des collectifs ou des associations, qui accueillent parfois des spectacles "petits formats" dans leur programmation). L'association a ainsi inventorié, dans un ouvrage mis en ligne en octobre 2016, 161 propositions (compagnies de théâtre, de cirque, de danse ou de marionnettes ; groupes et ensembles musicaux ; chanteurs, conteurs ou clowns professionnels) présentées sous forme de fiche : titre, thèmes abordés, présentation du spectacle, oeuvres en lien, présentation des artistes, éléments techniques, durée, type de public, contact et prix.
Ce guide pratique, publié en ligne en 2016, s’adresse aux porteurs de projets à dimension culturelle qui souhaitent se lancer dans le crowdfunding. Il est également destiné aux personnes désireuses de mieux comprendre ce nouveau phénomène et d’enrichir leur pratique professionnelle. Ses dix chapitres ont été conçus comme autant d’étapes pour bâtir et réussir sa première campagne de financement participatif culturel : identification d’un projet porteur, constitution de son équipe, compréhension de sa communauté, élaboration des contreparties offertes, choix de la plateforme ou encore actions de communication spécifiques. Chaque chapitre est enrichi d’exemples de campagnes, d’outils opérationnels créés pour aider à la prise de décision, de conseils et de points clés juridiques. L'ouvrage est enfin agrémenté des témoignages de quinze experts œuvrant dans le domaine du crowdfunding, du mécénat, du management culturel et de la communication.
Maires de France rapporte comment le village de Lempzours (150 habitants, en Dordogne) a réussi à lancer un salon du livre en 2008, devenu annuel depuis, à renouveler et dynamiser la lecture publique locale en articulant l'évènement avec des actions dans des écoles de la communauté de communes dont est membre Lempzours, et à fédérer habitants, bénévoles et entreprises.
Tel était le titre d'une rencontre organisée dans la Loire en février 2016 par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Auvergne-Rhône-Alpes, le Centre culturel de Goutelas et le Laboratoire d’Etudes Rurales (Université Lyon II), et où Cap Rural animait une table ronde. L’objectif de cette rencontre était d'une part de dresser un premier bilan de la démarche expérimentale engagée par la DRAC Rhône-Alpes en 2014 visant à corriger les inégalités sociales et territoriales d’accès aux arts et à la culture à l’échelle d’intercommunalités rurales, d'autre part de replacer cette action en faveur de territoires ruraux dans un contexte plus large visant à réfléchir aux nouvelles inégalités sociales fondées sur une répartition territoriale de la population et aux réponses apportées par différents acteurs présents dans l’espace rural (collectivités, État, PNR, structures d’éducation populaire, musées...). Des étudiants de l'Université-Lyon II ont réalisé une synthèse de cette journée.
Le contexte économique et politique actuel conduit les associations à s’interroger sur leurs partenariats financiers et à diversifier leurs ressources. Pour compenser la baisse des subventions publiques et consolider leurs budgets, elles sont nombreuses à envisager de se tourner vers le mécénat ou elles sont incitées à cette démarche. Or, cette recherche n’est pas évidente : il existe des centaines de fondations en France et chacune suit ses propres orientations, a mis en place son propre mode de fonctionnement. L'association Opale (Organisation pour Projets ALternatifs d’Entreprises) a publié à l'été 2016 un guide qui a pour but d’aider les associations portant des projets artistiques et culturels à s’approprier ces particularités, de les aiguiller pour identifier les fondations susceptibles de les soutenir et au final, décider de s’engager, ou non, dans une démarche de demande de subvention.