Début 2014, la DRAC Rhône-Alpes a engagé une démarche expérimentale de développement de l'éducation aux arts et à la culture à l'échelle d'intercommunalités essentiellement rurales en déployant une vingtaine de référents qui se sont mobilisés pour accompagner 26 territoires volontaires. Renforcer l'accès à la culture, favoriser les pratiques artistiques et les usages du numérique, provoquer la rencontre entre artistes professionnels et acteurs du territoire, telle est l'ambition de ce plan qui cible en priorité les jeunes et au-delà tous les habitants. Retour sur la méthode employée, la nature même de ces conventions territoriales de développement de l'accès aux arts et à la culture, les projets qui ont émergé et les 12 conventions qui ont été signées avec 15 intercommunalités rurales en Rhône-Alpes.
Un rapport du Département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la culture et de la communication décortique les nouvelles pratiques de mutualisation et de coopération dans le secteur culturel. La première partie de cette étude vise à rendre compte de la diversité des situations de partage de moyen et de travail conjoint dans tous les champs culturels, présentant ainsi plusieurs cas concrets de mises en commun de ressources et de projets (clusters et PTCE, agencements coopératifs, solutions web mutualisées, emplois mutualisés, boutiques réelles ou virtuelles, réserves patrimoniales mutualisées). Les deux parties suivantes s'attachent à mettre en lumière les processus d'émergence et de développement des nouvelles pratiques de mutualisation ou de coopération, avec un zoom sur les principaux écueils auxquels se heurtent les groupements au fil de leur trajectoire. Ce document livre des informations et des réflexions qui, au-delà du secteur culturel, interpellent sur les notions de mutualisation et de coopération.
Inaugurée en 2011, la médiathèque de Saint-Aubin-du-Pavail, ville de moins de 800 habitants en Bretagne, met en œuvre un programme éclectique. En complément de la promotion de la lecture et du multimédia, elle laisse part à l'expérimentation de nouveaux types d'activités (ateliers créatifs vidéo, photo..., aide aux devoirs, lecture pour les tout petits, couture et café-débat) et propose aux associations d'utiliser ses locaux pour y dispenser des activités. L'Agence des pratiques et initiatives locales (Apriles) dresse un portrait complet de ce lieu de culture qui se veut également lieu de créativité, d'intégration sociale et de construction d'une dynamique collective avec les usagers et les bénévoles (lesquels, au nombre de 19, font vivre la médiathèque encadrés par un seul employé municipal !). Un projet collectif bâti avec les habitants et les associations, dans un maillage d'acteurs institutionnels multiples.
La mairie de Sy (08) a lancé ce festival en 2011 pour les enfants et les jeunes de 3 à 16 ans. Seuls ou en groupe, ceux-ci travaillent durant un week-end pour proposer un cliché sur la base d'un thème différent chaque année : "ton village, tu l'aimes pourquoi ?", "l'hiver, tu l'aimes pourquoi ?", "promenons-nous dans les bois". Les organisateurs ont pour cela mobilisé les écoles, les centres sociaux, les groupes de catéchisme à l'échelle de la communauté de communes de l'Argonne Ardennaise (100 communes, 18 000 habitants). Les clichés sont exposés dans le village aux côtés des travaux d'un photographe professionnel et de photographes amateurs et un jury de photographes amateurs sélectionne les photos lauréates. Au total, chaque édition rassemble 500 participants en moyenne. Le conseil municipal a trouvé auprès des artisans et partenaires locaux (photographes amateurs, société locale d'édition de photo) un soutien important puis, dès la seconde édition, l'association culturelle de Sy a été créée pour répondre à un besoin de souplesse et pérenniser le projet. Elle compte aujourd'hui 125 adhérents. Décryptage et récit de cette expérience.
Pour la 6ème année consécutive, le Festival de Villeréal (Lot-et-Garonne) a accueilli des artistes en résidence (acteurs, metteurs en scène, auteurs, musiciens) pendant six semaines dans le village pour travailler ensemble à créer l'événement. Le dispositif repose "sur la mise en place de collaborations inédites entre l'équipe organisatrice, les artistes participants, des associations locales et les habitants de Villeréal", expliquent les organisateurs, le cœur du projet étant "la participation et la collaboration d'acteurs multiples". La production même est conçue dans cet esprit, avec un budget mêlant subventions publiques, subventions d'associations culturelles, recettes de billetterie, recettes de produits dérivés. Mais le réseau d'entraides et de solidarités présent dans le village est le principal moyen de production : le budget s'élève à 34 000 € mais il serait de 200 000 € en chiffrant les contributions en nature et les services rendus par les habitants ainsi que le travail des bénévoles de l'association des Amis du Festival. Poursuivant cette dynamique, le festival a choisi en 2014 la plate-forme de financement participatif Proarti (spécialisée culture) pour recueillir une fraction de son budget, soit 3000 euros.
Dans la lettre d'information de juin 2014 de l'Organisation pour projets alternatifs d'entreprises (Opale), qui anime le Centre Ressources sur la filière culturelle pour le dispositif DLA (CRDLA Culture), plusieurs ressources sont à relever : la présentation de deux dynamiques de création de projets coopératifs, à savoir Structures-Artistes Associés Solidaires – Saas – dans le Maine-et-Loire et le cluster Culture et coopération à Saint-Étienne, nés tout deux d'un besoin de sortir de l'isolement, de trouver un fonctionnement plus proche de valeurs partagées, de mutualiser des compétences et des moyens ; et l'état d'avancement d'une réflexion sur un programme d'accompagnement et de formation pour les PTCE culture.
Depuis 2012, la médiathèque de Toul (54) propose un service de prêt de musique sous licence libre, légalement téléchargeable et disponible sur clé USB. Chaque clé contient une sélection musicale équivalant à une quinzaine d'albums, chaque album étant accompagné d'un fichier d'information sur l'artiste. Un choix pour à la fois s'adapter aux nouveaux usages, mettre en valeur la musique éditée sous licence libre et donner accès à des logiciels méconnus, mais aussi pour accompagner le public (surtout le plus jeune) dans ses usages musicaux et montrer qu'une médiathèque peut faire découvrir des musques souvent moins connues mais porteurs d'une valeur culturelle. D'autres médiathèques ont mis en place un tel dispositif et ont créé un blog collaboratif où l'on peut s'alimenter d'une sélection de musique sous licence libre.
Petit à petit, les grandes bibliothèques proposent une gamme de services numériques assez complète : autoformation, presse en ligne, vidéo à la demande, musique, e-books, et documents patrimoniaux... Mais l'acquisition de ces ressources est pour l'heure l'apanage des grandes villes. 80% des bibliothèques des villes de 20 000 à 40 0000 habitants n'ont aucune ressource numérique et cela monte à 90% pour les villes de moins de 10 000 habitants. Aujourd'hui ces contenus coûtent cher et les contraintes d'usage sont très fortes. Que les bibliothèques aient ou pas les moyens de s'offrir des ressources numériques, elles ont dès à présent une carte à jouer : accompagner l'engouement pour les usages numériques et la mobilité, aider le lecteur à se frayer un chemin dans le déluge de la connaissance. Comment s'y prendre ? Quelles retombées pour le territoire ?
La plupart des pays occidentaux connaissent une baisse de fréquentation des lieux de cultes catholiques et des coûts importants pour le fonctionnement et l'entretien des églises. Propriétés des paroisses au Québec, les églises sont mises en vente suite à une fusion ou fermeture. Les acheteurs peuvent être : d'autres groupes religieux ; le secteur privé pour reconvertir en appartements ou détruire et reconstruire ; la société civile pour héberger une bibliothèque, un restaurant social, une compagnie de cirque, une crèche... En France, les communes sont propriétaires des églises et responsables de leur entretien ainsi que de leur rénovation (sauf les cathédrales, qui relèvent de la responsabilité de l'Etat) mais les bâtiments sont affectés à perpétuité au culte. Le maire n'a donc aucun droit de regard sur l'usage de l'église, dont seul le prêtre ou l'évêque est décisionnaire. À moins de désaffecter l'église : une procédure de plus en plus courante qui implique une demande du maire auprès de l'évêque, suivi d'un décret du préfet pour que la commune puisse vendre l'église librement. Un moyen de sauvegarder le patrimoine et de conserver ces bâtiments à des usages publics ?
Créé en 2012 à l'initiative des principales sociétés civiles et organisations professionnelles de la filière musicale, le site monprojetmusique.fr référence 165 financements disponibles pour les porteurs de projets musicaux. Site de référence dédié au financement des projets musicaux professionnels, son moteur de recherche permet de facilement cibler les dispositifs selon la catégorie d'aide, le type de projet, l'organisme sollicité, la région, etc. Associations mode d'emploi propose... un mode d'emploi pour se repérer dans ce site et monter des dossiers ayant une chance d'aboutir.