Pour le ministère de la Culture : "la résidence est un outil « stratégique » qui enrichit et irrigue les missions artistiques et culturelles des acteurs d'un territoire à partir de besoins et de ressources identifiés, au service des politiques publiques. C'est cette plasticité qui confère à la résidence d'artiste son caractère inventif et adapté aux enjeux artistiques et culturels ; l'artiste en résidence est en effet en situation d'expérimenter de nouvelles formes de création en relation avec son environnement, comme d'actions culturelles dans le lien qu'il instaure avec les publics." Le ministère publie une étude sur le sujet, qui pointe les enjeux des résidences en matière de création et en décrivant de nombreuses expériences. A noter : une sous-partie dédiée à "La résidence en milieu rural, un outil de dynamisation des territoires et de renouvellement des formes de la création" (pp. 147-161).
Titre d'un article de La Gazette, qui rappelle qu' "envisager une politique culturelle communautaire ne revient pas à calquer sur le territoire de l'EPCI la politique municipale de la ville-centre".
Les droits culturels ont été inscrits dans la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe, 2015) et les collectivités sont dès lors incitées à garantir aux populations leur liberté d'expressions culturelles et artistiques. En 2018, la Confédération Nationale des Foyers Ruraux organisait en partenariat avec Opale un séminaire de réflexion sur les droits culturels. Des documents sont à présent en ligne, dont "Les droits culturels, version 2.0 de l'Éducation populaire ?", qui entend montrer que "ces deux notions sont loin d'être solubles l'une dans l'autre". La synthèse du séminaire pointe la difficulté pour les associations de mettre au travail les droits culturels en lien avec leurs adhérents, avec les collectivités et administrations de la culture, mais également avec l'ensemble des acteurs et partenaires sur un territoire.
Protéiformes, hétérogènes, les lieux intermédiaires sont des espaces de travail, de création et parfois de diffusion artistique et culturelle partagés. Ils proposent des locaux, des équipements, voire des services mutualisés aux artistes et aux travailleurs culturels du territoire où ils sont implantés et accueillent la population à l'occasion d'activités et de manifestations diverses. Ils trouvent leur place dans un courant où se multiplient et s'amplifient expérimentations collectives et initiatives coopératives. Opale/CRDLA Culture et l'Ufisc publient un guide qui a pour objectif de mettre en lumière les caractéristiques de ces lieux, les activités qu'ils mettent en place, leurs modes de fonctionnement et de gouvernance, bien souvent coopératifs, leur utilité sociale et économique, ainsi que les forces et les faiblesses de leur modèle économique et de leur réseau partenarial. Il se conclut par un récapitulatif de leurs besoins récurrents en accompagnement.
"(...) Alors que nous avons une multitude d'indicateurs (...) à notre disposition, nous avons peu d'outils qui nous permettent d'évaluer un espace. Comment savoir ce qui fonctionne ou pas dans un lieu ? A quoi faut-il être attentif ? Que doit-on faire évoluer pour le rendre plus agréable et utilisable ? Dès qu'on sort des domaines strictement encadrés (...), nous en sommes réduits à utiliser notre bon sens ou bien à employer des méthodes longues et complexes, comme les enquêtes de public." Sur son blog, Nicolas Beudon, conservateur de bibliothèque, consultant et formateur, partage certains outils relevant d'un concept nord-américain : "l'audit de convivialité". Des idées valables et réutilisables pour tous types d'espaces accueillant du public !
Les bibliothèques traversent aujourd'hui une mutation de leur rôle et connaissent un élargissement sensible de leurs missions. S'il s'agit toujours pour elles d'aider à l'élaboration des connaissances, de diffuser les idées et de donner un accès méthodique à l'information, elles sont désormais attendues sur bien d'autres terrains : renforcer le lien social, lutter contre la fracture numérique et l'illectronisme, participer à l'éducation artistique et culturelle des publics... Le ministère de la Culture a confié à l'Observatoire des politiques culturelles une étude permettant d'appréhender la diversité des impacts des bibliothèques et les différents moyens d'en rendre compte. Un rapport propose des méthodes pour mesurer les conséquences réelles de l'activité de ces institutions sur le corps social, du développement des capacités cognitives de l'individu à l'attractivité du territoire, en passant par la participation à la réussite éducative.
Dans la petite commune d'Hirel, l'agence postale communale propose des prêts de revues, ouvrages et CD (fonds propre de 2 000 documents) à ses habitants, permettant le maintien de deux services publics en un. Une cohabitation qui dure depuis une dizaine d'années, comme le raconte La Gazette.
En 2018, le rapport Orsenna rédigé par Noël Corbin et Erik Orsenna mettait l'accent sur la problématique des horaires d'ouverture des bibliothèques. Nicolas Beudon, conservateur de bibliothèque, consultant et formateur, a créé les 7 lieux, la médiathèque de Bayeux intercom qui a ouvert en février 2019. Sur son blog, il explique longuement comment la bibliothèque est passée de 22 h à 48 h d'ouverture hebdomadaire (mardi-samedi : 10h-19h ; dimanche : 15h-18h), en insistant surtout sur la "mutation essentielle" qui a été faite en mettant l'usager au centre (horaires mais aussi tarifs, collections, espaces, services…). Les commentaires des internautes sont tout autant intéressants.
Réalisé par une spécialiste des radios associatives et Opale/CRDLA Culture, un guide de 2018 a pour objectif de donner aux porteurs de projet, chargés de mission DLA, réseaux et autres accompagnateurs, les principales clés de compréhension de ces structures : définition, organisation, économie des services, problématiques d'accompagnement.
"Le tourisme vert associé à l'intérêt pour le patrimoine figure parmi les cartes à jouer pour le développement local", écrit La Gazette dans un "portrait" de la "Vallée des peintres", un projet de la Communauté de communes monts et vallées ouest Creuse (25 400 habitants). Ce projet s'appuie sur des équipements tournés sur l'école de Crozant - quand entre 1850 et 1920 des colonies d'artistes venaient en villégiature dans l'Indre et la Creuse -, mais il faut pour cela convaincre les collectionneurs de prêter des tableaux et réussir à tisser des liens et des activités entre ce qui fut peint et ce qui subsiste. Le projet s'adosse également sur un centre d'art contemporain ouvert en 2018 à Fresselines (550 habitants) dédié à l'accueil d'artistes en résidence. Dessinant une nouvelle image du territoire, la Vallée des peintres deviendra-t-elle une "porte d'entrée touristique interrégionale" ?