Après la fermeture de la dernière épicerie de la commune (1225 habitants), des habitants ont refusé cette fatalité et créé l’Alternateur en septembre 2017, un magasin autogéré par près de 70 bénévoles, ouvert tous les jours. Le magazine en ligne Reporterre décrit le fonctionnement de l'association et du magasin (inspiré d'une initiative lancée à Brooklyn), le soutien de la population et les liens avec les producteurs locaux.
Camions épicerie, restaurants saisonniers, marchés forains, kiosques... Le modèle est aujourd'hui revisité par les pop-up stores, food trucks, camions itinérants... Les usages sont diversifiés, l’esthétique est contemporaine, et le numérique constitue un vecteur de visibilité et de promotion. Ces occupations commerciales provisoires permettent de proposer des services, de tester des marchés, et participent à l’animation et l’hospitalité des territoires. "Mais pour que cette économie s’insère positivement dans son environnement, son accueil doit être organisé", affirme l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France dans une note sur le sujet.
Biot (10 200 habitants dans les Alpes-Maritimes) souhaite renforcer la présence des métiers d’art sur son territoire, qui compte actuellement une centaine de créateurs. C’est un moyen pour la commune de redynamiser son centre-ville et de renforcer son attrait touristique. Une association, préfiguration d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), a été montée, et sa première action a porté sur la commercialisation des œuvres : une boutique coopérative expose depuis le printemps 2017 une sélection de 26 créateurs locaux. La Gazette raconte comment un groupe d’élus, d’artisans d’art et d’artistes a créé ce projet, visant à terme la construction d'une maison des métiers d’art.
Récemment, le commerce a connu trois grandes évolutions : l’essor du drive, le retour progressif des magasins de proximité dans les grandes villes, le développement du commerce en ligne. "Au cours des prochaines années, nul doute que le magasin tel que nous le connaissons va subir de profondes transformations", écrit L'Atelier BNP Paribas dans une note de prospective sur le magasin de demain. De son côté, la magasine Usbek & Rica titrait récemment "Amazon vs supérette, la bataille du commerce est lancée".
Les rencontres régionales du commerce 2017 se sont tenues à Vienne le 6 février, à l'initiative de la DIRECCTE Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et ARADEL, autour de la thématique "Peut-on revitaliser les centres-villes ?" La synthèse des échanges de la journée et des ateliers est à présent en ligne.
Une vingtaine de projets de supermarchés coopératifs et participatifs sont en projet ou ont démarré en France avec, pour certains, le soutien de collectivités locales qui disposent de nombreux outils pour les soutenir (locaux, subventions, aide à l’installation, communication...). Le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES) invite à un tour d’horizon de certains projets réalisés : La Louve (Paris), Superquinquin (Lille), L’Éléfàn (Grenoble), La Meute (Grasse), La Chouette Coop (Toulouse), Supercoop (Bordeaux). Des projets sont en cours en Auvergne-Rhône-Alpes, notamment à Lyon, Saint-Étienne, Annecy...
Dans le cadre de l’étude "SCoT et Commerce" initiée en 2017 par la Fédération nationale des Schémas de cohérence territoriale (SCoT), un premier volet a consisté à recenser la prise en compte de l'urbanisme commercial dans les SCoT au travers d'une enquête qui a recueilli 169 réponses. Une synthèse analysant les premiers résultats a été réalisée.
Le village de Sauveterre-de-Rouergue (Aveyron) a fait de l’accueil des artisans l’une de ses priorités, à l'initiative des élus locaux. En 2005, la communauté de communes du Pays Baraquevillois a investi 1,5 millions d'euros pour créer un espace de huit ateliers, géré par une association. Le concept : un loyer à 100 euros et de nombreux avantages, comme un espace d'exposition-boutique géré par l'office de tourisme. Dès 2009, des artisans venus de l'extérieur du territoire se sont installés. Anciens et nouveaux intègrent un Pôle des métiers d'arts qui compte aujourd'hui 18 membres : tailleurs de pierre, maroquiniers, céramistes... qui dynamisent la vie du village. Le magazine Village détaille cette expérience.
Avec pour objectif de "devenir la première région d’Europe pour les métiers d’art", la Région a présenté le 18 novembre 2016 un plan annuel doté d’un million €. Ce dispositif devrait permettre d’accompagner environ 200 entreprises chaque année, grâce à un meilleur recensement de l’ensemble des professionnels, un soutien à l’investissement, un accompagnement à l’export, en soutenant la formation et en créant un pôle de compétence des métiers d’art. La Région annonce également le lancement d’un prix régional afin de valoriser les jeunes talents régionaux et les innovations.
Quelles sont les causes et comment freiner le phénomène de dévitalisation (commerce de détail et artisanat) des centres des villes de moins de 50 000 habitants ? Un rapport - remis à plusieurs ministères en octobre 2016 - souligne la nécessité de déployer une stratégie globale, avec une "approche intercommunale" et avance 16 propositions bâties autour de cinq leviers d’action pour redynamiser ces espaces.