Mairie-conseils fait en septembre 2016 le récit de deux nouvelles expériences de centrale villageoise photovoltaïque, l'une à Rosans (Hautes-Alpes, 520 habitants) dans le PNR des Baronnies provençales, l'autre à Crolles (Isère, 8212 habitants) dans la communauté de communes du Grésivaudan. Le service de la Caisse des Dépôts explicite l'historique et le montage de chacun de ces deux projets.
L’Unadel et Mairie-conseils, avec l’appui de l'association 4D, ont entrepris une démarche "d'écoute territoriale" visant à produire un regard constructif sur la dynamique de neuf territoires (dont trois en Rhône-Alpes) en matière de transition énergétique ou de mouvement vers un tourisme durable. Ces dynamiques de transition ont été appréhendées en tant que démarches de projet complexes, depuis leur impulsion, jusqu’à leur mise en perspective. Il s’agissait de comprendre les multiples facteurs de réussite de ces mises en mouvement, chacune étant incarnée dans des territoires dont l’histoire et l’identité sont spécifiques. Une focale était mise sur la gouvernance du processus, son pilotage, ses implications sur la coopération avec les acteurs économiques et sociaux, la mobilisation des habitants… Un livret présente les neuf fiches reportages sur les caractéristiques des démarches de mise en mouvement, une synthèse des enseignements ainsi que dix repères et clefs de réussite dont les territoires peuvent s’inspirer, pour mener dans la durée, avec les populations et les acteurs économiques, ces nécessaires transitions.
Il s'agit d'un projet porté au départ par 17 habitants, qui ont entraîné à leur suite d'autres citoyens et des collectivités locales. La SAS Vercors Soleil réunit à ce jour 81 actionnaires pour un capital de 55000 euros, dont la commune de Saint-Martin en Vercors et la communauté de communes du Vercors, et s'est constituée suivant un montage coopératif où chaque actionnaire possède une voix lors des votes. L'objectif du projet : équiper à l'automne 2016 18 toits, dont 10 bâtiments publics, de centrales photovoltaïques. L'électricité sera injectée sur le réseau dans le cadre du dispositif d'obligation d'achat. Les bénéfices seront ensuite réinvestis dans d'autres centrales d'énergies renouvelables, solaires ou non, et dans la sensibilisation aux économies d'énergie.
Les "smart grids" (réseaux de distribution d'électricité dits "intelligents") ne sont pas réservés aux zones urbaines... Après avoir accueilli la première “Centrale Villageoise” de France, assurant une production d’électricité photovoltaïque grâce à la mobilisation des toits de citoyens-producteurs, le petit village de Les Haies (Rhône), dans le Parc naturel régional du Pilat, est désormais le théâtre du premier démonstrateur de smart grid en milieu rural. Ce projet SMAP (SMArt grid dans les Parcs naturels régionaux) s’inscrit dans la démarche de Territoire à Énergie Positive porté par Saint-Étienne Métropole et le PNR du Pilat.
En vue de construire deux centrales hydroélectriques sur la rivière qui traverse la commune, Uzerche (3000 habitants) a créé une société d’économie mixte avec la Société hydroélectrique du midi et en détient 51% des parts. Cette initiative répond au souhait de la ville de développer les énergies renouvelables et d’aller vers l’autonomie énergétique. La production électrique devrait pourvoir à la consommation de 800 habitants. Les deux sites d’installation ont été déterminés en fonction de projets de développement local étoffés : la création d’un bassin d’entraînement de canoë-kayac en eau vive dans une ancienne minoterie, la réhabilitation d’une ancienne papeterie-cartonnerie qui accueillera une salle de spectacle, un musée, un auditorium, un espace d’exposition, des jardins d’eau, des commerces, des services et de la formation professionnelle.
Comment oser un virage énergétique lorsqu'on manque de données pour se lancer ? Comment choisir la meilleure solution sans une vision globale, spatiale et même financière des enjeux ? C'est en partant de ces questions que le Centre de recherches énergétiques et municipales (Crem) situé en Suisse concocte depuis plusieurs années des outils informatiques permettant aux collectivités de mieux appréhender la situation énergétique (approvisionnement, consommation) de leur territoire, de disposer de données de base structurées par un outil cartographique, et de tirer ainsi des recommandations pour l'exploitation de chaque ressource d'énergie recelant un potentiel intéressant. Sur cette base, et grâce à une coopération transfrontalière et un programme de financement Interreg IV, la vallée de Chamonix et la ville de Martigny (Suisse) ont développé l'outil PlanETer, qui détaille à la parcelle près la consommation énergétique de chacun des 10 000 bâtiments répertoriés sur la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc et la ville de Martigny mais aussi quelle énergie pourrait y être produite (solaire, géothermique et éolienne), les aides financières disponibles et les incompatibilités réglementaires éventuelles.
Face à l’épuisement des énergies fossiles, au réchauffement climatique et à la pollution, des solutions de la "ville durable" semblent faire consensus : développement des deux-roues, de la marche, des transports en commun, du covoiturage, etc. Solutions qui creusent les inégalités entre les femmes et les hommes, selon le géographe Yves Raibaud, en raison de la nature des tâches encore majoritairement dévolues aux femmes (accompagnement des enfants, des personnes âgées, courses) que de leur sentiment d’insécurité (et sa réalité) dans l’espace public (crainte de l’agression dans certains quartiers ou bien la nuit). Si la ville durable peut être considérée comme consensuelle du point de vue de l’environnement, il ne faut pas mettre de côté le fait que la gestion quotidienne des économies d’énergie, des déchets, de l’alimentation, de la santé continue d’incomber majoritairement aux femmes, ce qui "légitime d’autant plus l’expression d’un écoféminisme critique, indispensable dans les discussions actuelles sur les enjeux environnementaux", affirme le chercheur. Une réflexion à lire dans une publication du CNRS.
Optigede, plate-forme d'échanges et de diffusion d'outils et de retours d'expérience sur la prévention et la gestion des déchets, publie une fiche sur une expérience de compostage collectif en pied d'un immeuble regroupant 47 logements, menée par la Communauté de Communes de Nozay (Loire-Atlantique). Les objectifs recherchés par cette expérience : réaliser une première expérience de compostage partagé pour acquérir un savoir-faire réutilisable sur d’autres sites, créer une dynamique sociale entre les habitants au sein du collectif choisi, ainsi qu’avec la collectivité, diminuer la part de déchets fermentiscibles pour les usagers en habitat collectif, baisser le coût de la redevance incitative pour ces habitants. La fiche d'Optigede établit les résultats quantitatifs et qualitatifs obtenus, revient sur le déroulé du processus de mise en œuvre, propose des recommandations et des contacts.
Le Conseil constitutionnel a validé le 13 août 2015 la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Ambitieux dans leurs objectifs, les 66 articles dessinent pour le milieu du siècle un système énergétique plus sobre, plus durable et moins nucléarisé. Pour "verdir" la France, deux grands leviers seront utilisés : la rénovation énergétique des bâtiments, qui représentent près de la moitié de la consommation énergétique du pays, et les transports "propres", ce secteur étant responsable de plus du quart des émissions de gaz à effet de serre. Tous ces chantiers, comme le développement des filières renouvelables (éolien, solaire, énergies marines ou biomasse), le recyclage des déchets (les volumes mis en décharge devront être divisés par deux en 2025), ou l’interdiction des sacs en plastique jetables à partir de 2016, devraient permettre "la création de 100 000 emplois dans la croissance verte" en trois ans. Pour comprendre par ailleurs comment cette loi peut devenir un outil pour les porteurs de projets de l’ESS, L’Atelier (Centre de ressources régional de l’ESS en Ile-de-France) en propose un décryptage.
Dans le Haut-Rhin, Ungersheim (2100 habitants) est un laboratoire du développement "soutenable" en France. Installation de panneaux solaires thermiques sur le toit de la piscine municipale, chaufferie bois pour alimenter plusieurs espaces (piscine, groupe scolaire...), centrale photovoltaïque, puis un projet d'unité de méthanisation à partir de déchets verts et agricoles pour parvenir à l'autonomie de consommation d'électricité et de chauffage des habitants. Mais aussi un écohameau (9 foyers) et un potager d'insertion (30 emploi) qui alimente notamment une cantine 100% bio ainsi qu'une conserverie. Enfin, des conseils participatifs pour aboutir à l'autonomie... intellectuelle !