Avec une couverture de 1,5 million d’hectares de forêts, soit un tiers de son territoire, Rhône-Alpes compte la deuxième plus grande surface forestière des anciennes régions, et l’une des premières en volume de récolte. La filière forêt-bois, qui désigne l’ensemble des acteurs participant à la réalisation de produits finis issus du bois, emploie 40 000 personnes en Rhône-Alpes, dont 81 % de salariés. Regroupant près de deux emplois sur cinq, la construction-menuiserie en bois est le segment le plus développé, devant les activités de sciage et travail du bois, et l’industrie du papier-carton. Si l’emploi reste très concentré dans les grands pôles, la géographie des emplois affiche de forts contrastes selon les segments. L'analyse de la direction régionale de l’Insee pointe également les enjeux de la filière forêt-bois rhônalpine, dont le premier est la mobilisation des bois car la récolte régionale reste très inférieure à la production naturelle des forêts.
Landes 2050 est un webdocumentaire financé par la région Aquitaine qui interroge les futur(s) possible(s) pour la forêt des Landes à l’horizon 2050. "Comment chacun de nous peut-il se représenter la forêt de demain ? Ce web-documentaire nous donne à voir et à comprendre les potentialités du développement de la ressource forestière du Massif des Landes". L’objectif est de traduire des travaux scientifiques de prospective sur les enjeux de la forêt et de rapporter les divers points de vue des acteurs afin "de forger, au delà des positions de principe, un avenir mieux compris et mieux partagé". A découvrir : des vidéos présentant les quatre scénarios prospectifs, des photographies, des entretiens, un fonds documentaire...
A Saint Victor, en Ardèche, l'entreprise Woodlun’s s’est montée en total autofinancement, la commune voisine de Quintenas ayant mis à disposition un local pour en faire un atelier. On y fabrique des montures de lunettes 100 % artisanales en bois à partir d'essences différentes (noyer, merisier, hêtre, frêne...), toutes les feuilles de bois étant le fruit du recyclage, issues de chutes ou de surstocks mais provenant toutes de la région Rhône-Alpes. Il faut neuf feuilles de bois, de 0,5 à 1,5 mm, découpées au laser, qui sont ensuite collées entre elles (avec une colle 70 % naturelle), puis pressées et cintrées. Après séchage, l’usinage et les finitions minutieuses se font à la main puis une cire naturelle est appliquée (mélange de cire d’abeille et d’huiles végétales). Pour obtenir une paire de lunettes, dix étapes de fabrication sont nécessaires, de la découpe au cirage. Pour les lunettes correctrices, deux opticiens ardéchois et un lyonnais sont partenaires ; le client choisit sa monture, l’opticien taille le verre et fait le montage. La gamme comporte une dizaine de modèles.
Le pôle économie de Forêt Privée Française (marque regroupant au niveau national le Centre national de la propriété forestière, Forestiers privés de France et l'Union de la coopération forestière française) publie un document actualisé sur les chiffres clés de la forêt privée. Alors que la forêt est le premier maillon d’une filière d’avenir, quel est l’état de la forêt privé et quelle est place de celle-ci pour s'assurer de sa capacité à mobiliser le bois pour des projets ?
Un rapport du Sénat dévoilé le 8 avril 2015, fondé sur une enquête demandée à la Cour des comptes par la commission des finances du Sénat à la fin de 2013, accuse la politique forestière française d’être "sans stratégie, sans pilote et sans résultats". Des recommandations sont également formulées, au nombre desquelles rapprocher les interprofessions, recomposer et renouveler la forêt française, ne plus faire du bois énergie une priorité mais soutenir davantage le bois d'œuvre.
Une mission du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a été chargée d’élaborer une synthèse des quelque 250 rapports d’expertise sur la forêt et le bois produits depuis 1984, dont 50 depuis 2006. Trois objectifs ont été fixés à ce travail : mettre en évidence les convergences significatives de ces rapports ; recenser les recommandations qui ont été partiellement ou totalement prises en compte ; identifier celles qui n’ont pas reçu de suite et pour lesquelles la mission estime important de les mettre en œuvre. L’analyse fait ressortir trois grandes thématiques : la forêt et la valorisation de ses atouts et potentialités ; l’outil industriel et la valeur ajoutée de la transformation du bois ; la gouvernance dans une véritable logique de filière. Les mêmes constats sont faits depuis longtemps et, pour l’essentiel, les grandes questions restent pendantes : la forêt française est sous-exploitée ; l’investissement forestier est insuffisant ; l’outil industriel valorise mal les bois français ; le déficit commercial reste très élevé ; la filière forêt-bois est encore virtuelle. La mission a également identifié sept recommandations majeures pour l’avenir de la filière.
Les assises 2014 de l’association Sol et Civilisation - groupe de recherche, d’étude et d’intervention - se sont tenues en Chartreuse sur le thème du bois. Une publication reprend les principales interventions de cette rencontre. On y retrouve une étude intitulée "La forêt, une belle endormie", s’intéressant notamment à la dynamique et aux perspectives du "système forêt-bois-papier français" ; des prises de paroles d’acteurs (dont plusieurs de Rhône-Alpes) sur les pistes de changement à encourager pour "sortir du bois" ; un zoom sur la forêt de Chartreuse et les initiatives qui y sont menées (en route vers une première AOC Bois en France, innovation technique et organisationnelle avec le projet Renaissance 21…) ; et une étude sur la forêt française à travers l’histoire.
Croissance verte et transition énergétique sont à l'ordre du jour. A ce titre, le bois, plus exactement la biomasse forestière, est une énergie renouvelable qui présente de nombreux atouts mais c'est aussi une énergie lentement renouvelable ! Son utilisation nécessite d'identifier de façon fiable les ressources disponibles, de comprendre les mécanismes d'une gestion durable des forêts et des écosystèmes et d'étudier le développement des filières économiques du bois-énergie. La création de filières de biomasse forestière nécessite au préalable un ensemble de travaux de recherche permettant l'évaluation des ressources disponibles, de leur accessibilité, mais également de la variété des services rendus par la forêt (récréatifs, énergétiques...). L'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) propose un dossier en deux parties : nouvelles méthodes de cartographie des forêts pour améliorer leur gestion et gestion intégrée et durable des écosystèmes forestiers.
Dans le parc naturel régional (PNR) des Pyrénées ariégeoises, qui couvre la moitié du département de l'Ariège, la forêt progresse de 700 hectares par an faisant disparaître points de vue panoramiques et patrimoine rural. Dans ce territoire en déprise agricole, plus de 50% de la superficie est boisée contre seulement 25% il y a un siècle et les espaces boisés progressent au détriment des terres agricoles abandonnées. Le PNR et des communes ont entrepris un travail de déboisement pour rouvrir les paysages. Mairie-conseils relate cette expérience et le rôle d'accompagnement méthodologique et technique joué par le PNR, gage de neutralité aux yeux de nombreux interlocuteurs car ne privilégiant ni la cause agricole ni la cause forestière.
L'association Dryade, en partenariat avec le Réseau pour les Alternatives Forestières, propose un dossier complet pour aider à la mise en place d'un circuit-court bois-bûche sur son territoire. Ce dossier présente les problématiques, des pistes d'action, des éléments de vigilance pour lancer des initiatives qui visent la participation et la mise en lien des acteurs pour une gestion forestière "respectueuse" de l'environnement, la création d'emploi "digne" en forêt et la transmission des savoir-faire ainsi que l'autonomie locale pour le chauffage au bois bûche. Un répertoire zippé comporte une multitude d'outils pour faciliter la tâche aux personnes souhaitant mettre en place ce type de circuit-court : questions à se poser, organisations possibles, questions juridiques, cahier des charges, outils de communication, etc.