En mars 2016, la commune de Lussac-les-Eglises, lançait un appel à candidature pour exploiter sa ferme (léguée par un mécène au XVIIème siècle) dans le cadre "d’une réflexion globale en lien avec les besoins d’approvisionnement en produits locaux sur le territoire" et avec l'appui de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne. Le conseil municipal a reçu depuis 14 dossiers et a retenu trois porteurs de projet : un maraîcher (pour une première installation, avec potager, herbes aromatiques et médicinales et la volonté de fournir des cantines et d’animer des ateliers-potager pour les enfants des écoles), un éleveur-maraîcher (qui a repéré l'offre sur Facebook et déménagé son cheptel et son matériel depuis le Nord-Pas-de-Calais) et un apiculteur (déjà producteur mais intéressé par la vente directe sur la commune).
Le chanvre industriel est de plus en plus cultivé en France et les débouchés s’élargissent, selon un article de WikiAgri qui en dresse un état des lieux avec un zoom sur la filière régionale "chanvre d’Auvergne", inaugurée par le CIVAM d'Auvergne.
Face à la baisse du nombre d’installations, le renouvellement des générations en agriculture devra nécessairement compter sur des actifs extérieurs au monde agricole. Cette population, qu’on qualifie de "hors cadre familial", représente aujourd’hui un tiers des installations et incite à repenser leur accompagnement, du fait de ses spécificités et des difficultés qu’elle rencontre pour intégrer la profession. Les espaces-tests permettent à des porteurs de projet d’expérimenter leur future installation dans un contexte sécurisant. En proposant un cadre juridique approprié, un conseil personnalisé et des moyens de production, ces espaces-tests viennent compléter la gamme des outils d’accompagnement à l’installation. Une note du Centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt retrace les origines de ce dispositif puis en expose les principales caractéristiques. Elle en présente ensuite les grandes fonctions et décrit des expériences similaires dans trois pays européens.
En 2008, dans le contexte de crise économique, un fermier (vaches laitières) tchèque, producteur de fromage de feta, perd un partenaire. Il décide d'augmenter ses volumes en se fournissant chez d'autres producteurs laitiers et de développer une nouvelle activité, en camion, pour livrer en lait et en fromages des particuliers sur des territoires isolés de Bohème. Ce qui correspond à une attention accrue des consommateurs à l'égard de l'origine des produits. Six ans plus tard, l'entrepreneur propose une large gamme de produits (glaces, yoghourts...), distribués par 12 véhicules à destination de 15000 clients chaque semaine qui peuvent utilisés des moyens de géolocalisation et de SMS pour leurs achats. Une expérience dont le récit est fait (en anglais) par le Partenariat européen de l'Innovation en agriculture (PEI-Agri).
Pour la Fondation Nicolas Hulot, "la restauration collective est un formidable levier pour relocaliser les systèmes alimentaires de la production à la consommation, réorienter l’offre agricole vers des systèmes de production moins polluants, porter une démarche pédagogique auprès des convives en faisant évoluer leurs comportements alimentaires et offrir à tous l’accès à une alimentation saine et de qualité". Elle a lancé en mai 2016 un outil intitulé Mon Restau Responsable®, afin de permettre aux restaurants collectifs (cantines scolaires, entreprises, maisons de retraite, hôpitaux) de s'engager dans une démarche en quatre étapes : un questionnaire d’auto-évaluation, une visite technique par un professionnel, une séance publique d’engagement et une séance participative de garantie pour valoriser cet engagement.
WineFunding, plate-forme de financement participatif avec investissement au capital d’entreprises du secteur viti-vinicole, propose à des amateurs de vin de financer des domaines viticoles et des entreprises de la filière (startups numériques, équipementiers, agences de communication...). En plus de l'expérience de son fondateur qui a commencé sa carrière dans le vin, WineFunding s'est entouré d'un comité d'experts : un Meilleur Sommelier et un Meilleur Ouvrier de France, le régisseur des Hospices de Beaune, un agronome et un œnologue consultant en biodynamie... Ils sont deux à intervenir sur chaque projet, pour l'instruction du dossier mais aussi à travers l'accompagnement. La société propose aussi des dossiers en don avec contrepartie, pour des "petits" projets de 50 000 €. Pour les projets nécessitant des montants supérieurs à 1 million d'euros, WineFunding propose une ingénierie financière permettant d'impliquer des investisseurs stratégiques, financiers ou institutionnels.
"Vous avez un projet lié au terroir français, à l'agriculture ou à l'alimentation. Vous avez besoin de financement pour le réaliser, et le soutien des personnes sensibilisées par votre action et votre projet, vous permettrait de le démarrer rapidement." Ainsi se présente Cotcotcodon. Après Miimosa, site de financement participatif créé en 2014 exclusivement consacré à l’agriculture et à l’alimentation, Cotcotcodon s'est lancé en 2016 avec comme idée de permettre aux individus de solliciter, pour leur projet d’installation ou de développement d’activité, des citoyens désirant encourager financièrement des initiatives agricoles. Particularités de Cotcotcodon : la gratuité du service (aucune commission sur les dons), les dons sont versés directement aux porteurs de projet et aucun objectif à atteindre pour percevoir les dons effectués.
Chaque année, les 650 agriculteurs de la zone Beaufort (Savoie), réunis en sept coopératives, produisent 128 000 meules de ce fromage au lait de vache à pâte cuite, soit 5100 tonnes en 2015. Mais la production d'un kilo de Beaufort génère pas moins de neuf kilos de petit-lait (ou lactosérum, issu de la coagulation du lait), jusque-là transformés en poudre de lait à Verdun. Au prix de 800 000 km de transport par an, et de plus de 1000 tonnes équivalent carbone en émissions de gaz à effet de serre. Dans cette opération, les agriculteurs payaient les frais de transport mais gagnaient peu d'argent sur la revente du lactosérum. D'où l'idée de construire une usine à Albertville : celle-ci non seulement transforme le lactosérum en poudre de protéine (500 tonnes par an) mais elle produit aussi du beurre (300 tonnes), un fromage appelé la ricotte (40 tonnes) et de l'électricité.
La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Agribiodrôme et la Communauté de Communes de la Vallée de la Drôme (CCVD) ont organisé en mai 2016, en partenariat avec le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et Mairie-Conseils, deux journées consacrées à la transition agricole des territoires. Des processus de transition agricole territoriaux en milieu rural (CCVD) ou périurbain (Grenoble Alpes Métropole, Saint-Étienne Métropole) ont été décryptés à partir de visites de terrain et de témoignages d’acteurs ; des pistes sur la place et le rôle des collectivités dans le développement économique agricole ont également été dessinées. Le site Eau, Bio & Territoires revient sur cet évènement, décrivant avec détails les actions et projets présentés et mettant à disposition des ressources.
Le décret du 13 mai 2016 relatif aux chambres d'agriculture définit les missions d'appui que les chambres régionales d'agriculture exerceront en 2017 au bénéfice des chambres départementales, une étape supplémentaire pour les chambres d'agriculture, après l'adaptation du réseau, depuis le 1er janvier 2016, à la nouvelle carte territoriale. Ainsi, les chambres régionales assureront des missions d'appui juridique, administratif et comptable : coordination et harmonisation des pratiques d'achats, gestion du personnel, paie, gestion des systèmes d'informations des chambres départementales, élaboration d'un schéma directeur du patrimoine immobilier, opérations comptables et dispositifs de contrôle interne et de gestion. Elles seront aussi chargées d'analyser les politiques publiques qui relèvent de leurs missions, et de participer à leur élaboration, suivi et évaluation. Elles réaliseront un suivi des marchés agricoles et des études économiques et prospectives et élaboreront et coordonneront une offre de formation adaptée. Autres missions des chambres régionales pour le compte des chambres départementales : la mise au point des outils couvrant les domaines technique, économique, environnemental, réglementaire et stratégique, la conception et la mise en œuvre des actions et outils de communication, et la promotion de la création et reprise d'entreprises agricoles, en encourageant les projets agro-écologiques.