A quoi servent les scénarios prospectifs ?
Pour les chercheurs qui ont eu l'occasion de participer aux études prospectives initiées par la Datar, une démarche prospective ne consiste pas à prédire l'avenir mais à prendre du recul sur une situation donnée. Il ne faut donc pas en attendre un plan d'action mais un état des lieux éclairé.
Un scénario prospectif n'est pas une prédiction
Pour Gilles Pinson comme pour Martin Vanier, tous deux mobilisés pour imaginer la France en 2040, les scénarios prospectifs ne doivent surtout pas être pris comme des prédictions ou des injonctions.
Volontairement schématiques, ils doivent surtout aider les élus et les citoyens à se représenter les conséquences possibles de tendances à l'oeuvre actuellement : vieillissement de la population, renchérissement de l'énergie, etc.
Pour les deux chercheurs, ce ne sont pas tant des outils stratégiques que des outils de concertation et des supports d'échanges.
C'est plutôt un état des lieux dynamique
Le consultant Hugues de Jouvenel va plus loin en décrivant comment un exercice prospectif doit, selon lui, intégrer une démarche de développement local :
- parce que "l'avenir n'émerge pas du néant", un bon exercice prospectif repose sur un diagnostic correct : qui évalue à leur juste mesure les facteurs de changement externes ou internes, ne repose pas que sur des chiffres et veille à la pertinence de ces chiffres
- vient ensuite le moment d'explorer les futures possibles de manière à dégager des enjeux de développement à moyen ou long terme, puis d'analyser les jeux d'acteurs et les moyens disponibles
- enfin, les élus ont la responsabilité de faire des choix, sans "se réfugier derrière de soi-disant prospectivistes se faisant passer pour des experts"