La pauvreté se radicalise en Rhône-Alpes

Dans son dossier annuel, la Mission Régionale d'Information sur l'Exclusion (MRIE) tire une nouvelle fois la sonnette d'alerme et décrit comment une nouvelle approche de l'économie pourrait aider les plus pauvres à s'en sortir.

L'analyse de la MRIE est alarmante. En matière de ressources, d'emploi et de logement, la pauvreté et la précarité se radicalisent, en Rhône-Alpes comme ailleurs. Et "cette dégradation de la réalité s'est accompagnée ces dernières années d'un durcissement du regard et du discours", qui renforce la honte des personnes concernées et leur non-recours à différents services.

Pour la MRIE, deux pistes mériteraient d'être mieux connues et développées dans les années à venir :

  • le recours au prêt sur gage, qui peut prévenir le basculement de la précarité à la pauvreté,
  • les monnaies locales complémentaires, pour développer de nouvelles solidarités et proposer de nouvelles formes d'accès au crédit.

Dossier annuel 2012. Document de synthèse, MRIE, 2012, 8 pages

Pour rappel : les conclusions du rapport annuel 2011

Dans ce rapport sur les moyens de "subsister, travailler, habiter, vivre en bonne santé, se construire ou participer" à la vie publique lorsqu'on est vit au-dessous du seuil de pauvreté, la MRIE montre notamment que :

  • certains besoins vitaux (santé, entretien du logement ou du véhicule...) ne peuvent être financés que par l'endettement
  • les difficultés de mobilité et le manque d'emplois sur certains territoires ne sont pas seuls en cause : il faut compter aussi avec des problèmes de santé "plus prégnants qu'on ne l'imaginait"
  • le passage d'un logement d'urgence à un logement social est largement compliqué par une faible mobilité dans le logement social
  • la baisse du chômage semble d'abord due à la progression de l'emploi précaire
  • les ménages les plus modestes ont de moins en moins accès aux services de garde d'enfant

Le rapport insiste enfin sur l'intérêt d'associer les usagers et les bénéficiaires de services sociaux aux décisions qui les concernent en premier chef, à condition de réellement redistribuer les cartes.