Les microconflits de voisinage détournent des "vrais défis qu'affronte aujourd'hui la ruralité"

Presse et réseaux sociaux rapportent régulièrement des conflits de voisinage (chant du coq, de grenouilles, odeurs de vaches...) qui "seraient le signe d'une opposition croissante entre les habitants des campagnes et les nouveaux arrivants". L'économiste André Torre rappelle que l'INRA et AgroParistech mènent depuis plusieurs années un programme de recherche sur les conflits d'usage, de voisinage... en France et particulièrement dans les espaces ruraux. Il en ressort que ces "petits évènements (...) sont en réalité très anecdotiques et ne reflètent pas l'ambiance et les relations qui régissent les campagnes." Si les conflits sont plutôt rares, écrit-il, ils portent sur des enjeux plus sérieux, reposant "la plupart du temps sur des questions d'infrastructures", souvent liés "à l'occupation des sols, et donc aux arbitrages entre activités agricoles, espaces naturels, tourisme et activités industrielles." Ces anecdotes "sont avant tout révélatrices du regard que les habitants des villes portent sur le rural ou ce qu'ils en imaginent", juge-t-il. André Torre revient alors sur les spécificités du mode de vie des habitants des espaces ruraux et les difficultés rencontrées aujourd'hui, qu'il axe principalement autour de la mobilité.

A lire : Coq Maurice et autres « bruits de la campagne », une vision fantasmée de la ruralité, André Torre, The Conversation, 25 novembre 2019

Mots-clés: mobilité, relations villes-campagnes, services, communication, population