Agendas 21 : où en est-on ?

Lancés en 1992 lors du sommet de Rio, les premiers agendas 21 locaux ont aujourd'hui 20 ans. L'âge de tous les possibles... et de toutes les questions !

Où en sont les Agendas 21 locaux ?

Les Agendas 21 ont connu un véritable "boom" au moment des dernières élections municipales. A l'échelle de communes, de départements ou de régions, on en dénombre à ce jour près d'un millier. Souvent fourre-tout, en concurrence avec "une kyrielle d'autres plans" en faveur de l'environnement ou de la cohésion sociale, doivent-ils être abandonnés ?

Pour les élus et les professionnels interrogés par La Lette du cadre territorial, la méthode préconisée reste intéressante, dans la mesure où il doit s'agir de démarches ascendantes, transversales et transparentes.

Vaste programme à l'heure où, globalement, "les tendances d'évolution non durables de nos territoires se sont en définitive plutôt renforcées qu'infléchies"...

Où est passé mon Agenda 21 ? La Lettre du cadre territorial n°456, 15 janvier 2013
Pour aller plus loin :
consultez le panorama 2013 des Agendas 21 locaux !
Les écueils sont nombreux

Il arrive que tout ne se déroule pas comme prévu... voire que des collectivités abandonnent leur Agenda 21. Pourquoi ?

D'après l'association Comité 21, qui fédère diverses collectivités, entreprises et associations engagées dans la promotion d'un développement durable, les échecs sont souvent une question de :

  • portage politique, sur le long terme
  • légitimité, en interne, du ou des chargé(s) de mission à qui est confiée la démarche
  • passage de relais entre le bureau d'études fréquemment chargé d'élaborer le projet et les services qui doivent ensuite le mettre en oeuvre
  • participation citoyenne, souvent trop faible
  • suivi lorsque trop peu d'objectifs chiffrés et datés ont été fixés
Quelques pistes pour les éviter

Pour qu'un projet de développement durable aboutisse, la participation des habitants, des entreprises et des associations locales paraît indispensable :

  • d'abord pour s'assurer de leur implication et de l'atteinte des objectifs fixés,
  • mais aussi parce que le principe même d'un développement durable consiste à responsabiliser les personnes tout en leur donnant voix au chapitre.

Pour l'observatoire national des Agendas 21, ces démarches sont même "un ferment d'innovation démocratique".

Dans son cahier n°6, il définit la participation comme l'un des aspects de la gouvernance territoriale : "un mode de construction de l’action sur un territoire, qui par les processus mis en oeuvre, permet de faire intervenir l’ensemble des parties prenantes (sphère publique, institutions, groupes sociaux, acteurs socio-économiques…) et d’atteindre les objectifs définis et discutés collectivement."

Dans ce document, il développe tout un argumentaire en faveur de dispositifs participatifs, en vue notamment de partager les expertises. Et présente des exemples et des points de méthode pour renouveler la gouvernance des projets.

En matière de suivi et d'évaluation, les outils se développent.

Ainsi l'Insee propose en libre accès toute une série d'indicateurs, à l'échelle régionale ou départementale, pour tenter de répondre à ces 4 questions :

  • comment se situe le territoire en matière de changement climatique ?
  • comment le territoire préserve-t-il son environnement ?
  • quelle est la dynamique sociale et humaine du territoire ?
  • quelle est sa dynamique économique ?

De son côté, la Région Midi-Pyrénées a mis au point une application permettant d'identifier les questions à se poser et collecter les informations nécessaires pour mener à bien un Agenda 21, un Plan Climat-Energie Territorial (PCET), un Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) ou un Plan Local d'Urbanisme... le territoscope.

Parallèlement, la Plateforme régionale Territoires et développement durable de Midi-Pyrénées a également produit 7 fiches pratiques pour mener à bien l'évaluation d'un Agenda 21 ou d'un autre projet de ce type.

Que seront les Agendas 21 de demain ?

Malgré le développement de documents de cadrage et de politiques normatives, l'élaboration et la conduite d'un Agenda 21 locale reste "une démarche non standardisée et non standardisable", pour le centre de ressources Entreprises, Territoires et Développement (ETD), qui a participé à une réflexion prospective sur ce thème.

C'est pour ETD l'un des atouts de cette approche, qui mérite cependant d'être renouvelée. Car "nous sommes, dans la réalité, loin de la trajectoire d'un développement durable".

Le centre de ressources et ses partenaires proposent de construire une "nouvelle génération d'Agendas 21", dans un objectif de résilience territoriale. En psychologie cela consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et se reconstruire.

Il s'agirait de développer une stratégie d'adaptation au changement climatiques et aux crises actuelles :

  • sans esprit de clocher ni hiérarchies, mais de manière partenariale et "inter-territoriale"
  • en s'accordant le droit à l'erreur et à l'expérimentation
  • en développant chez chacun un sentiment de responsabilité vis-à-vis du territoire
  • en mobilisant autant que possible les ressources propres à ce territoire

Un retour aux sources du développement local ?