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Résultats d'études : La distribution des produits biologiques à la croisée des chemins

Des chercheurs de l'INRA viennent de livrer deux études portant l'une sur les freins et incitations au développement de l'agriculture biologique en France et l'autre sur les motivations et freins à la conversion en agriculture biologique des producteurs laitiers et légumiers. L'objectif des chercheurs était d'étudier les principaux déterminants économiques du développement en France des filières biologiques en aval de la production agricole. Pour cela, ils ont réalisé une enquête auprès d'acteurs de deux filières (céréales et légumes frais) dans deux régions.

Deux enjeux majeurs : la gestion des coûts additionnels et l'équilibre de l'offre et de la demande

Les filières biologiques supportent des coûts plus importants que les filières conventionnelles. Certains de ces coûts sont inhérents aux produits mêmes et assez similaires entre les acteurs comme les coûts de contrôle et de certification. D'autres comme ceux liés à la logistique de collecte peuvent être variables selon les acteurs : les acteurs mixtes (bio et conventionnel) ont un avantage car ils peuvent amortir certains coûts de logistique sur les deux filières.

Pour les deux filières étudiées, la production nationale s'approche du niveau de la demande. Néanmoins cette autosuffisance apparente ne doit pas masquer les enjeux liés à l'équilibrage entre offre et demande sur les différents sous-marchés et à un niveau local.

Le développement de la filière conduit à une modification de ses structures

Au cours des dix dernières années les filières biologiques ont connu une croissance importante. Les acteurs traditionnels de la filière s'inquiètent de l'entrée d'acteurs mixtes en aval de la production. Ceux-ci ont un avantage en termes de coûts sur les acteurs traditionnels et le développement massif de la consommation des produits biologiques peut banaliser l'image que les consommateurs ont de ces produits.

Beaucoup d'acteurs expriment aussi leurs craintes vis-à-vis de la réglementation européenne sur les labels mise en place en 2009 qu'ils jugent permissive. Certains tentent d'y pallier en introduisant d'autres labels déjà connus et jugés plus restrictifs (Demeter, Nature et Progrès) ou des labels ancrés dans le territoire ("Bio Breizh" en Bretagne). Toutefois cette prolifération des labels est contradictoire car elle ne favorise pas la circulation des produits, ni l'adaptation de l'offre et de la demande.

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