L'agriculture bat-elle en retraite ?

D'un côté, la surface agricole utile (SAU) recule. De l'autre, la taille des exploitations augmente. Deux tendances qui, conjuguées l'une à l'autre, compromettent l'accès au foncier agricole et l'installation de nouvelles générations.

Dans une revue de presse de mars 2012, la Mission d'animation des agrobiosciences présente de manière synthétique les questions que pose ce double état de fait et conclut : "demain, le péril jeune ?".

La Fédération nationale des Safer rejoint ce point de vue dans son bilan 2011 du marché immobilier rural.

Elle pointe notamment :

  • un recul des ventes et des achats de terres "libres" par rapport aux terres en location, "rendant l'installation hors cadre familial plus difficile"
  • le "mouvement vers une agriculture de capitaux", les terres appartenant de moins à moins à des personnes physiques et de plus en plus à des sociétés
  • l'urbanisation continue des terres agricoles au rythme de 78 700 hectares par an, soit 25 m² par seconde

A noter : une étude publiée par l'Insee en février 2012 porte spécifiquement sur l'augmentation de la part de terres agricoles en location.

Cette augmentation serait due au développement des formes sociétaires d'exploitation agricole, et à la stratégie patrimoniale des agriculteurs eux-mêmes, qui préfèrent souvent louer leurs terres plutôt que les vendre lorsqu'ils partent en retraite.

Par conséquent, "la stratégie patrimoniale des héritiers d'anciens agriculteurs, sans agriculteurs dans leur cohorte, constituera un déterminant de plus en plus important" dans les années à venir.